A Puerto Williams, des voyageurs nous avaient parlé d’une manière assez étonnante de franchir la frontière vers le Chili en partant d’El Chalten, en Argentine. L’idée est de randonner 2 jours au milieu de la nature – les douanes des 2 pays se trouvant un peu au milieu de nulle part – puis de prendre un bateau pour traverser un lac vers Villa O’Higgins, début de la mythique route « Carretera Austral ». Forcément, on a aimé l’idée… Donc, on l’a fait !
Après nos péripéties à El Chalten, détaillées dans le dernier article, nous voici confortablement installés dans notre minibus direction le Lago del Desierto où commence notre challenge. Nous sommes heureux de partir – ENFIN – mais nous appréhendons un peu les prochains jours car nous n’avons encore jamais randonné avec toutes nos affaires sur le dos…
Objectif : franchir la frontière entre l’Argentine et le Chili dans la pampa patagonienne, en randonnant 34km avec toutes nos affaires sur le dos… Soit 4 sacs à dos, soit environ 20kg pour Nolwenn et 25kg pour Manuel.
Note : Et oui, nous sommes passés de 3 à 4 sacs et de 10-12kg à 20-25kg, avec nos 3 jours de nourriture mais surtout après avoir investi dans du matériel (trek/camping)… On reviendra là-dessus dans un article « Bilan » des 4 (ou 5) mois !
Nous sommes jeudi 13h30, nous avons 2 jours et demi pour atteindre notre objectif : Arriver à Candelario Mancilla, une ferme sur le lago O’Higgins, près de l’embarcadère où prendre le bateau le samedi 15h pour Villa O’Higgins, point de départ de la Carretera Austral …
Il faut savoir que nous aurions pu réduire les 34km en 22km en prenant un bateau qui traverse le Lago del Desierto et donc nous éviter la première journée de marche. Ce que font les vélos car le chemin longeant le lac n’est pas praticable pour eux. Mais on a préféré marcher, on est un peu timbrés, on vous l’a dit…
La randonnée
Le dénivelé n’est pas très important ((heureusement!) mais le parcours du 1er jour, où nous avons longé le Lago del Desierto était assez ardu. Le 2ème jour (à partir du drapeau orange jusqu’au point rouge Candelario Mancilla) était plus simple, mais 2 fois plus long…
Le 1er jour : Arrivée à la frontière argentine
Le bus nous dépose donc à 13h30 devant le Lago del Desierto et c’est parti pour 12km de marche le long du lac !
On commence par un pont suspendu pour se mettre dans l’ambiance!
On déchante un peu sur la soi-disant facilité du chemin, avec une multitude de petites rivières à traverser (ah ! ce que préfère Nolwenn), grimper sur des gros troncs d’arbres ou passer dessous (ce que préfère Manu), et ça monte, ça descend…
Et puis surtout… la randonnée avec 2 sacs et 25kg sur le dos, c’est un peu différent… Bref, on peste et on sue !
On croisera 2 jeunes chiliens, Francisco et Ardi, qui sont aussi timbrés que nous, ils font la même randonnée. Sympa !
Vers 18h, on voit les carabineros argentins, on y est presque !!!
Nous arriverons finalement de l’autre côté du lac vers 19h30, très fiers de nous car on a fait le plus dur niveau chemin (normalement) et on est pas trop cassés physiquement : le moral est au plus haut !
On retrouve Francisco et Ardi, heureux aussi. Nous plantons la tente au pied du lac face au Fitz Roy rien que ça ! Il est malheureusement dans les nuages, mais on a bon espoir pour le petit déjeuner… Nous sommes environ une dizaine de tentes, la plupart viennent de l’autre sens et viennent de rentrer en Argentine, l’ambiance est calme car tout le monde est épuisé ! Entourés de poules, chevaux, vélos et tentes, on s’endort comme des masses.
Le 2ème jour : On a perdu 4kg, mais… On est au Chili !
On se réveille sous un soleil radieux. On se paiera le luxe d’un petit déjeuner magique face au Fitz Roy, bien visible, on plie la tente le sourire aux lèvres.
On passe chez les carabineros argentins, bien sympas, on se fait tamponner notre passeport, on prend une petite photo et c’est parti !
Nous ne sommes officiellement dans… aucun pays… ni en Argentine, ni au Chili !!!
A priori, on a environ 6h de marche (sans les pauses) pour arriver à Candelario Mancilla, on se donne 1 jour et demi pour y arriver, en pensant planter la tente au 2/3 du chemin.
Les 3 premiers kilomètres ressemblent à la veille, en plus simples pour nous, mais les cyclistes, qui ont traversé le Lago del Desierto et commencent leur périple, galèrent vraiment… Ils doivent enlever toutes leurs sacoches, les déposer de l’autre côté de la rivière ou en haut d’une montée boueuse puis porter le vélo et Hop ! Tout remettre en place et repartir. Bref, on se dit qu’on n’est pas les plus timbrés.
1h plus tard, on arrivera à la frontière « physique » entre le Chili et l’Argentine avec 2 grands panneaux face à face : Bienvenidos a Argentina / Bienvenidos a Chile !
On croisera quelques vélos et des marcheurs comme nous. On fera même du change avec des français qui viennent de Candelario Mancilla. Ceci au milieu d’une piste d’un « aérodrome » – un bien grand mot pour ce champ – en obtenant des pesos chiliens de nos 500 pesos argentins (cf. dernier article, les 500 pesos argentins obtenus au supermarché grâce à notre « sauveur »). Drôle.
Il faut se l’avouer, on a bien souffert, malgré le chemin beaucoup plus simple que la veille… C’est lourd 25kg, et c’est quand même 22km… On décide de faire tout dans la journée tout de même, afin de se reposer une bonne journée avant de prendre le bateau. On fera de nombreuses pauses pour soulager les épaules, articulations et hanches.
Enfin, on arrive à la douane chilienne, soulagés et épuisés !!! On se fait tamponner le passeport, ça y est, on est au Chili !
On marche encore 1km et on arrive Candelario Mancilla, une ferme familiale, actuellement tenue par une femme âgée et son fils qui ont aussi des chambres et un « camping ». Ou plutôt un champ qu’on partage avec les chevaux et les poules.
Les 3ème et 4ème Jours : l’attente douloureuse
En arrivant le vendredi soir, on comprend que le bateau ne passera pas le lendemain – samedi – pour cause de mauvais temps… Aïe ! Mauvaise blague… Bon, on se dit que dimanche, il y en aura bien un. On a de la nourriture pour 2-3 jours, donc ça devrait aller.
Il faut économiser notre liquide, alors malgré l’envie de dormir dans un bon lit, on plante la tente.
On rentre dans la petite maison partagée avec tous les visiteurs et la mami qui fait des pancitos tous les jours dans son four. Bref, on vraiment l’impression de se retrouver dans la maison des grands-parents, avec les petits napperons sur tous les meubles, les petits chaussons de mami et la nappe en plastique.
Le seul moyen de communication avec l’extérieur est une radio, en liaison avec Villa O’Higgins. Autant dire que là, on est coupés du monde !
On discutera avec des chiliens en vélo, en sac à dos, et notamment Francisco et Ardi, arrivés peu de temps avant nous. Une bonne douche et au dodo !
Le lendemain matin – le samedi – on se lève sous la pluie. Dur. On file à la ferme, armés de notre café, pleins d’espoir. Allez, il va y avoir un bateau demain ! Aïe. Mauvaise nouvelle, pas de bateau dimanche non plus… Là, c’est dur ! Car à ce rythme, nous n’aurons plus assez de nourriture !!! On passera la journée pluvieuse à lire, faire la sieste, regarder des séries (encore une fois, merci Anaïs B.).
Forte dose d’ennui et un peu d’inquiétude quand même !
Encore une fois, les fin d’après-midi à la ferme sont agréables avec les autres visiteurs qui commencent à être bien nombreux !! Les chambres sont toutes occupées et il y a bien 5-6 tentes dans le champ… Chiliens, belges, français, anglais, … On rencontre d’ailleurs Nicolas et Nelly, des instits bien sympa, expatriés à Santiago pour 2 ans.
Le moment difficile arrive quand le pater familias commence à couper un bon morceau de bœuf pour le repas du soir. On salive ! Mais il faut économiser le liquide qu’on a pour le bateau, alors… Pâtes chinoises ce soir au menu !!
Le dimanche matin, on se réveille un peu bourrus car il fait bien froid et il pleut toujours. Pitié, un bateau !!! On ouvre la porte de la ferme et là, EUREKA ! Il y aura un bateau lundi. OUF ! Le café n’a rarement été aussi bon !!!
On aura même droit à une fin d’après-midi ensoleillée, où notre voisine Juliana prendrait presque ses quartiers dans la tente…
Le 5ème jour : Libération !
Le lundi matin, on se réveille, sous le soleil. Soulagés de se dire que c’est la dernière nuit en tente car il fait bien froid… Les heures seront trèèèèès longues…
A 15h30, on aperçoit le bateau, EUREKA !!! On embarque en levant les bras un grand sourire aux lèvres, avec Francisco, Nico, Nelly & tous les autres. Les touristes déjà présents nous dévisagent. Logique. Cerise sur le gâteau, on peut payer par carte !!! Nous sommes riches !!!
La traversée est vécue comme un vrai soulagement.
A l’arrivée à Villa O’Higgins, on fonce vers la 1ère auberge qu’on voit. Il y a de la place en dortoir au chaud, on prend directement, avec Nico et Nelly. Et c’est là que l’on fait une rencontre étonnante … Mais ça… cela fait l’objet du prochain article car arriver à Villa O’Higgins signifie commencer notre voyage sur la mythique Carretera Austral.
Cet épisode nous donnera l’envie de faire un break sur les randos et les tentes dans le froid… Compréhensible.
Ah non , on veut connaître la suite et c’est quoi cette rencontre étonnante? Vous jouez avec nos nerfs ;)) allez bon vent (je veux dire soleil) et à bientot les beaux aventuriers.
Un peu de patience, l’article arrive !
Là ce sont les connexions internet qui jouent avec nos nerfs et qui retardent la parution du prochain article. Mais on tient bon, on va y arriver !
Pucha que lindas fotos, estoy conectada por todo lo que estan logrando, se tienen que cuidar mucho, las familias y yo los extrañamos mucho, los quiero mucho. Besitos a los dos. Viva Chile mierda.!!!!
Muchas gracias tia ! Que placer de verte en nuestro sitio !
Estamos muy bien, y mañana llegamos a Santiago ! QUE VIVA CHILE !!!
Quelle rando! je comprends que vous vouliez souffler un peu maintenant.Les chaussures tiennent le coup?
Une petite poule au riz Manu? miam miam….
En plus vous nous appâtez avec votre suspens, les coquins!
Prenez bien soin de vous.
Bises
On se demande si on va réussir à s’arrêter un jour… Les chaussures ont du vécu mais repondent toujours Présent !
Hum… Une bonne poule au riz… On s’apprête à aller goûter un bon ceviche… Affaire à suivre.
Bizzzz
BRAVO!
34 km avec 25kg, vous m’impressionnez…
C’est vrai que le chemin semble bien sympa et vaut certainement tant d’efforts mais bravo quand même.
Et on lira obligatoirement le prochain article.
Bisous.
Venant d’Adrien, nous sommes très fiers..! Merci!
Le prochain article est quasiment prêt et nous avons une bonne connnexion alors ca ne saurait tarder..
tata.josi.dit que vous etes bien courageux mais c est super une aventure comme ca bizou a vous deux
Eh eh Tata Josi, ce fut effectivement une sacrée aventure!! Et c’est bien quand Ca sarrete et quon se retrouve face a une grosse assiette de boeuf 😉
Hello, moi je retiens que vous mourrez de faim donc si je peux vous envoyer des vivres quelque part , n hésitez pas a me demander !
Bisous les amis , c était courageux ce périple , pensez a prendre du temps les doigts de pied en éventail sur des plages de sable blanc !
Ton message nous a fait rire, on a adoré !
Bon, tu vas vite voir que depuis 2 semaines on ne meurt plus de faim, et que l’estomac a du mal à suivre…. Que c’est bon!!!!
Et on y arrive bientôt aux plages, on a déjà dépassé les 30, tout va bien!!!
la montée du funiculaire de Montmartre c’est de la gnognotte en fait…
bisous les warriors
J’adore. Allez viens voir comment c’est !!!
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