Cuba, jour un

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Voila on est parti de Cuba. Un petit pincement au cœur, de quitter nos grands amis, mais aussi de quitter ce pays. Bien que notre séjour ait été suffisant, et que nous ne voulions pas forcément y rester plus longtemps, une envie de le découvrir plus en profondeur reste un peu en suspend. L’un des nombreux charmes de ce pays se trouve dans le fait qu’il invite, pour qui s’y intéresse, à la réflexion et la remise en cause de notre modèle de société. Loin de ce que l’on peut connaître, Cuba possède une histoire unique en son genre, et qu’il n’y a qu’en s’y intéressant que l’on peut comprendre le pays tel qu’il est aujourd’hui.

 


 

Après nos premiers jours, complètement déroutés, nos expériences nous permettront de le comprendre un peu mieux. On vous propose une petite introduction sur le pays, suivi de notre expérience « brute » sur notre premier jour. Un peu long à lire, ce fut une nécessité pour nous de « jeter » tout ça par écrit le soir-même, sans synthèse. C’est un jour dans nos têtes. Lira qui voudra !

 


 

Introduction

 

IMG_20150428_190427Pourquoi cela a été si difficile ? Déjà parce que Cuba pour les backpackers (voyageurs en sac à dos), cela n’existe pas ! Cela implique aussi que Cuba pour les petits budgets, cela n’existe pas non plus !

Ensuite, il existe une fracture réelle entre les cubains et les touristes. Volonté de l’état ? Réalité frappante encore jamais rencontrée. On ne se mélange que très peu. On ne peut pas prendre les mêmes bus que les cubains, et inversement. On ne mange pas aux mêmes endroits. Parfois, on y arrive, d’autres fois on se fait refuser. On ne va pas aux mêmes plages, on n’utilise (normalement) pas la même monnaie !

 

Bref, une porte difficile à forcer qu’il vaut mieux parfois respecter et essayer de comprendre plutôt que de se braquer. Cela aura au moins permis de faire le plein d’anecdote !

 


 

La manière la plus répandue pour découvrir Cuba est par le biais des tours organisés de A à Z. Centres historiques, plages et hauts lieux touristiques. Cependant, cela ne permettra de voir le « vrai » Cuba, là où les cubains vivent, là où les gens affluent avec leur assiette dans la rue pour manger une platée de spaghetti. Pour le découvrir (nous n’avons qu’effleuré la vraie vie des cubains), il faut du temps, et il faut de la patience. Trouver ce que l’on cherche est souvent une aventure, et malgré cela, on retombera souvent dans la voie pavée des circuits touristiques

 

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Après nos 3 semaines, on pense avoir un début d’explication que l’on vous propose, sans prétention aucune. Nous ne connaissions pas beaucoup l’histoire du pays avant de nous y rendre et on s’y est beaucoup intéressé pour comprendre. Nous ne présentons que les déductions que nous avons pu percevoir, mais nous imaginons bien que les réelles explications doivent être plus complexes.

 

Minute culturelle :

 

On ne va pas refaire l’histoire du pays, mais seulement retracer les grandes lignes afin de situer le contexte.

 

Les Amérindiens ont vu débarquer Christophe Colomb et les Espagnols en 1492, transformant l’île en colonie et exportant tabac, sucre et café. Ceci jusqu’en 1868 où se déroule une guerre d’indépendance mêlée à l’occupation américaine.

IMG_20150502_141358Dans les années 50, le pays est gouverné par le dictateur Batista, clairement à la solde des Etats-Unis puisque toutes les richesses du pays profitent aux USA et non au pays (comme une grande partie des pays d’Amérique du Sud…). Un mouvement révolutionnaire nait en 1956 et aboutit début 1959 avec le renversement du régime par Fidel Castro, accompagné de son frère Raul, Ernesto Che Guevara, et Camillo Cienfuegos.

 

Leur action est directe : nationalisation de toutes les entreprises, réforme agraire, campagne d’alphabétisation. Le pays se développe sous le modèle communiste, et offre travail, santé et éducation à tout le monde.

La fracture avec les USA est nette, et de là nait l’embargo et les tensions envers Cuba. L’économie du pays dépend essentiellement des échanges avec le bloc soviétique, l’embargo imposant une loi : « tout pays ayant des liens avec Cuba romprait ceux qu’il a avec les Etats-Unis ». A la chute de l’URSS au début des années 90, Cuba perd son principal client (exportation massive de sucre) et fournisseur (pétrole & matériel). Le pays subit une crise sans précédent, notamment alimentaire, imposant un fort rationnement.

 

SONY DSCLe pays s’ouvre au tourisme, avec des côtes caribéennes parmi les plus belles. C’est aujourd’hui la première entrée de devises étrangères du pays, avant l’exportation du sucre. Cette situation reste toujours sujette à question : une monnaie est créée pour les touristes, le Peso Convertible, alias le CUC (1 CUC = 1 $US, et 1 CUC = 25 CUP la monnaie nationale de Cuba). Les prix appliqués aux touristes sont proches des standards européens (1 nuit en Casa = 20 CUC, 1 repas = environ 6-10 CUC), cela alors que le salaire des cubains varie de 10 à 30 CUC par mois… Cette situation est clairement invraisemblable, surtout lorsque les cubains, interdits de sortir de leur territoire, voient affluer des touristes du monde entier, et qu’aucun d’eux ne peut profiter des merveilles du pays à cause des prix…

Médecin, ingénieurs, ouvriers, au même salaire, les cubains se reconvertissent dans les seuls métiers leur permettant de faire évoluer leur situation en accédant à la devise forte (le CUC): les métiers du tourisme.

 

 


 

Cuba, jour un

 

Avant d’arriver :

 

Sans y avoir pensé, à l’aéroport de Bogota avant de prendre l’avion, on se fera, par facilité, un repas au Mac Donald’s bien chargé en burgers, frites et Coca Cola. Un signe ? Une coïncidence ? Une aberration ? Avant de s’envoler vers Cuba, peut être …

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Nous arriverons 4 jours avant nos amis à La Havane. Notre mission, si nous l’acceptons, est de leur trouver un logement, et « préparer le terrain » avant leur arrivée afin d’optimiser le temps que nous aurons sur place tous ensemble (2 semaines).

 


 

 

A l’aéroport :

 

Une file d’attente étonnamment longue pour les déclarations de douane. Les proches des cubains apportent tout type de matériel sur les chariots : les paquets énormes emballés sous plastique, pneus, baignoire pour bébé, une stéréo, etc…

Le mec du taxi ne nous lâche pas, il nous accompagne au distributeur, et on finira par partir avec lui pour 30 CUC. On avoue, on n’a pas vraiment sur dire non. Le prix était plus ou moins ce dont on avait entendu parler.

 

Arrivée à la casa Amada dans le Vedado à La Havane vers 21h :

 

La femme nous accueille d’une manière très austère, très méfiante. Elle ne comprend pas quand on lui parle de bus. Elle veut surtout les passeports, puis qu’on paie les 2 nuits. Une femme vénézuélienne nous comprend mieux et nous aide, nous indique un peu que faire et où aller. Ici, un bus se dit « wawa ».

La chambre est spacieuse et propre. On sent que les hôtes y font très attention. Manu cherche, pour le fun, un réseau Wi-Fi sur son téléphone. Rien ne s’affiche. Il n’y a aucun routeur Wi-Fi à la ronde, et surement moins encore Internet. (oui, c’est encore possible de nos jours !)

 

IMG_20150425_211007On sort se balader un peu, on sent qu’on est dans un pays bien à part. La corniche est noire de monde, on est samedi soir. Les gens s’assoient sur les remparts, mangent et boivent. Ils restent là des heures, en couple, entre amis ou en famille. C’est la soirée du samedi soir au Malecon.

Les jeunes cubains sont grands et fins, habillés très moulants, colorés, dans des styles que l’on ne verrait nul part ailleurs (rose moulant de la tête aux pieds tout en restant fiers). Les cubaines sont belles et habillées sexy.

 

L’ambiance est tranquille dans l’ensemble et on profitera d’une bière sur la corniche avec eux. Un cubain très sympa nous donnera quelques conseils sur les monnaies pour ne pas se faire avoir. Un homme très modestement vêtu ramasse les cannettes pour les vendre au recyclage, cigare aux lèvres.

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Le Malecon

 

On regarde passer les voitures, comme tout le monde. Les vieilles Pontiac, Buick, Dodge sont monnaie courante ici. Quelques voitures plus récentes, des vieilles Lada aussi. On adore.

 


 

Le lendemain :

 

Les monnaies : on aura bien compris qu’il nous sera plus pratique d’avoir un peu des deux monnaies. Se procurer celles des cubains se fait très facilement dans les bureaux de change. On sortira du change avec beaucoup de billet, et en grosse coupure.

Dans ce quartier, peu de gringos. On est dans Vedado, le rythme est tranquille, il fait très chaud et humide, on est en plein dans la vie des caraïbes.

 

 

SONY DSCOn prend un bus pour aller vers La Havana Vieja, le centre historique. On demande notre route au chauffeur, qui nous répond du bout des lèvres, cigarette dans la main gauche, sans un regard.

On demande aux gens où descendre, et on se retrouve aux portes de la vieille ville. Les bâtiments sont magnifiques, époque coloniale grandiose. De jour, le défilé des vieilles voitures au milieu des monuments coloniaux donnent une réelle impression d’une autre époque.

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Un sentiment encore jamais ressenti depuis le début du voyage : on est dans un autre monde, vraiment différent. Et ce n’est que le début.

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SONY DSCPremiers pas dans la ville, et on se retrouve à discuter avec un couple cubain (« il fait chaud », c’est comme ça que ça a commencé). Roberto et Joana nous disent que nous arrivons au bon moment à La Havane : c’est le festival de salsa au Buena Vista Social Club, et tous les mois, les coopératives des havanes font des promotions sur les cigares (2 jours, et cela se termine aujourd’hui, dans moins d’une heure).

Ils nous disent que cela vaut vraiment la peine pour les cigares, et sans trop réfléchir vu leur sympathie et le bon feeling qu’on a, on les suit, curieux. Sur le chemin, on discute, très bonne entente, quelques pas de salsa. Il nous dit de faire croire à la coopérative que on est « compadre » depuis 10 ans. Manu apprend que les cubains ne peuvent sortir du pays sans une invitation pour le travail. Le lieu de la coopérative semble changer, car un mec leur indique l’endroit. On trouve ça un peu bizarre.

 

SONY DSCOn nous invite à monter dans un immeuble. On est précédé de quelques touristes. Sur place, quelques boites de cigare sur une table et le vendeur qui était dans la rue. Les cigares que fumait Castro et le Che, d’autres ceux de l’amour (Roméo et Juliette). On nous déballe une boite, et nous fait des offres. Environ 300CUC pour une boite de 25, avec une boite cadeau. Il descend à 200 mais on se regarde, pensant exactement la même chose : 1. C’est trop cher pour nous 2. On n’a pas envie d’acheter de cigare !

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Ils nous pressent un peu, sans nous forcer mais presque, prêts à emballer une boite qu’on nous a mis dans la main, comme si nous avions décidé de l’acheter. Roberto fait semblant qu’on se connaît pour faire baisser les prix. Mais on voit bien qu’il connaît bien mieux le vendeur que nous, et que lui et Joana font parti de la combine (pourquoi auraient-ils autant d’entrain pour que l’on achète des cigares ?). On se demande comment on s’est retrouvé là, et on résiste, tant bien que mal. Pas facile de garder les idées claires, tout se passe si vite. Manu glisse à Nolwenn : on est dans un attrape touriste. On rassemble un peu de lucidité, et on leur explique très poliment que nous sommes arrivés seulement hier, que nous ne connaissions pas les prix réels des cigares, et que nous ne voulons pas en acheter maintenant. Ils nous demandent pour combien on les prendrait, on leur répond que nous n’en achèterons pas. Cela mettra fin à la tentative de vente. Les françaises juste derrière leur auront pris, elles, une boite.

 

Note : nous apprendrons par la suite qu’il s’agit de cigares de contrebande et que c’est une pratique répandue dans le pays. Cuba étant producteur de tabac, les « jineteros » essaient de vendre des cigares (de plus ou moins bonne qualité) au prix des grandes marques, assez chères.

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En sortant, Manu glisse poliment à Roberto un mot d’excuse pour leur avoir fait perdre leur temps. On se demande quand même pourquoi auraient-ils pris la peine de prendre tout ce temps avec nous. Ils nous disent « c’est pas grave, on va boire un verre ». Nolwenn est perdue. Manu explique à Roberto que notre priorité, c’est de trouver un logement pour l’arrivée de nos amis, tentant ainsi de partir poliment. Roberto répond « pas de problème on va juste boire un verre avant ». A à peine 2 pas de là, à l’entrée d’un café bar, ils nous disent « vous nous offrez un verre ». Nolwenn percute enfin et reprend ses esprits. Manu a compris lui, et leur dit que non, nous devons aller chercher un logement, pour ne pas dire qu’il n’y aucune raison de leur offrir un verre. Sur ce, ils nous disent qu’ils n’ont pas d’argent et qu’on pourrait bien leur payer un verre. Manu maintient sa position, et sur ce ils s’en vont d’un pas rapide, sans un mot, ni un regard.

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Grosse douche froide. Ils sont très forts car ils nous ont mis en confiance direct, et cela après 7 mois de voyage qui auraient du nous alerter. Au final, on aura perdu qu’une demi-heure, et beaucoup d’illusions, mais peut être gagné une expérience qui nous servira pour la suite. On est con. On mettra un peu de temps à s’en remettre, à y repenser, se disant que nous devons rester vigilants dans notre voyage, et donc particulièrement ici. On se fixe des règles. Personne ne peut être aussi sympa gratuitement comme ça, nulle part dans le monde. On ne suivra plus personne en tout cas. On imagine dans un autre pays ce qu’il pourrait se passer. Cela paraît tellement simple après coup, mais vraiment, sur le moment, on n’a rien vu venir.

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IMG_20150428_142440On découvre Havana Vieja, splendide, mais la tête ailleurs. On se dit qu’on reprendra le temps de la découvrir plus tard. Là, il nous faut quelque chose à boire, il fait trop chaud, il faut encore se remette de la tentative d’arnaque. Ici, c’est « Gringoland », et les prix qui vont avec (Gringo = touriste plutôt négatif). On essaie de trouver quelque chose qui nous intéresse, pas facile. (Rappel : on arrive du Pérou et de la Bolivie où nous mangions pour environ 5 $US par jour…) On tente dans une cantine pour cubains en plein milieu de Havana Vieja. Il y en a une au moins ! On se dit que ce sera un peu comme les cocineras en Amérique du sud. On demande pour un jus, et on se fait très joliment envoyer balader. Décidément ! Pas facile ici, on le sait, on doit essuyer quelques plâtres.

On trouve un petit resto-bar à prix abordables. Le serveur nous regarde, sans bouger. On va donc tous seuls voir la carte. Cela nous va, et on s’assoit. Il prend la commande, charmant et souriant au final. On se détend, et ça marche. Un groupe joue de la salsa en live, la musique est excellente. On sait qu’on est dans les Caraïbes et qu’il faut s’adapter au rythme. On n’arrive pas encore par contre à avoir des repères. Certaines personnes sont accueillantes et sympa, d’autres donnent l’impression que nous ne sommes pas la bienvenue (et d’autres veulent nous prendre notre argent !). On est perdus !

 

On mange, on boit, on revit. Ici, pas de Coca cola, ou d’Heineken. C’est « refrescos et cervezas nacionales », tout « Hecho en Cuba ». AUCUNE PUBLICITÉ, nulle part. C’est incroyable que cela soit possible, et c’est reposant. On regarde sur le guide quelques adresses pour guider nos recherches. On en cible une qui nous intéresse, à 10min à pied. Plutôt dans le Centro que dans Vieja. On n’a pas envie d’être à Disneyland, et ce sera sûrement moins cher.

 

SONY DSCOn part vers l’adresse. On se balade plus tranquillement. L’histoire du matin est digérée. On marche dans le Centro, tellement différent de Vieja, et tellement proche. Pas de boutiques, pas de restos, pas de gringos. La « vraie » Havane, c’est ici.

On arrive à l’adresse, et un papy qui semble camé vient nous ouvrir. Lui, il vit encore à l’époque de ces vieilles voitures qui arpentent les rues de La Havane. Il cherche la doyenne, qui après quelques échanges toujours méfiants au début, s’avère être souriante et sympathique. On visite l’appartement et on se donne RDV au téléphone ce soir pour la disponibilité. Super, on avance !

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SONY DSCOn repart et on s’arrête à une casa à deux pas de là. On demande les prix, on visite la chambre, et on réserve pour le lendemain, moins cher et très propre, et très bien situé. Elle nous détaille le petit déjeuner, nous précisant qu’il n’y aurait peut être pas de beurre, car en ce moment, c’est rupture de stock dans le pays. Oui, c’est possible. Ici, tout est rationné. On repart contents, se disant qu’on va finir par y arriver.

Il fait très chaud, et le soleil cogne sévère. On cherche de l’eau. Mais on ne trouve pas ! Il n’y a aucun supermarché, épicerie, boui-boui ou boutique. Rien. Mais où les gens achètent leurs denrées ? On marche et on s’arrête devant une grande fenêtre ouverte derrière des barreaux. Une mamie assise sur son fauteuil avec une table où sont disposés une boite de cigare et des cigarettes locales. On lui demande si elle ne vend pas de l’eau. Non, au croisement. Et les cigares, c’est combien ? 2 CUP ? Super, on en prend 2. Oui, mais on a que des billets de 200. Et personne n’en veut. Que faire ? Elle ne vend pas de briquet non plus, comme personne d’ailleurs. Impossible d’en trouver ici. Elle me tend une boite d’allumette. C’est combien ? C’est cadeau elle dit. Trop gentil. On va faire de la monnaie et on reviendra lui prendre des cigares.

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Au croisement, un café. Mais on voit tout de suite que c’est un « café-CUC ». La bouteille de 50cl à 1 CUC. A ce prix là, le voyage va couter cher ! On repart d’autant plus perplexes sur la situation ici. Au lieu de prendre des repères, on se retrouve encore plus perdus.

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IMG_20150426_143738Sur le chemin, on passe devant une lignée de voitures anciennes, remarquablement bien restaurées, éclatantes de beauté, superbes ! A leur bord, une planquée de gringos bien sapés, se prenant en photos avec. Le convoi démarre dans un concert de klaxon. Non ce n’est pas un mariage. C’est bien un « pavanage » que ces touristes font, déambulant devant les cubains qui les regardent sans expression. On reste consternés devant cette scène, marquante de part son décalage, mais quotidienne ici.

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Visiter Cuba. En mode tour complet, hotêl club med & co, oui c’est possible, mais c’est alors pour profiter uniquement du climat, des plages, et du mythe. Nous, on aimerait visiter Cuba, et connaître un peu plus le pays en profondeur, comme on essaie de faire avec les autres pays. Connaitre un peu la vie des gens, et essayer de rentrer un peu dans l’engrenage, leur quotidien, se fondre dans la masse. Mais ici plus qu’ailleurs, on ne sait pas si on va y arriver. Ce n’est pas une destination de backpackers, et on ne sait pas encore s’il y a un « Cuba » pour nous.

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IMG_20150428_190005On décide d’aller à l’office de tourisme pour avoir quelques informations, avec l’espoir de comprendre un peu mieux où l’on est. Une jeune fille nous demande ce que l’on veut. Ce sera une séance de question-réponse froide et sans commentaires. On essaie d’être sympathiques et souriants, comme depuis le début de la journée, mais le retour n’est pas celui escompté. On repart avec des petites infos, ce qu’on avait besoin, mais vraiment sans plus.

On s’arrête boire un jus, on peut payer avec la monnaie nationale et ainsi faire de la monnaie. On part se renseigner sur des cours de salsa. On prend les infos et on s’en va, assez dubitatifs après les expériences de la journée.

 

IMG_20150428_190427On décide de rentrer, en repassant chez la mamie. On la remercie, et on lui prend 2 cigares et des cigarettes sans filtres, ce que fument ici les cubains. Sa fille (supposée) nous propose de revenir demain pour déjeuner. On ne sait pas si on va y aller. Entre curiosité et méfiance…

On marchera sur la jetée jusqu’à notre casa. Très belle baie que celle de La Havane. On se prendra le soleil tout le long, il cogne toujours autant. En marchant, on se fait la remarque que l’on n’a vu aucune propagande ni photo de Fidel Castro, ou même Raul. Le Che, lui par contre, est plus représenté, sans que cela soit toutefois omniprésent.

 

On achète une petite bouteille de rhum, faut pas déconner merde ! Et on rentre se reposer. On croise la vénézuélienne, et on apprend qu’elle est en vacances avec sa fille. Sa montre connectée dernier cri nous indique qu’elle doit être d’une certaine classe sociale dans son pays pour venir passer des vacances ici. Elle nous conseille d’ailleurs des hôtels 3 ou 4 étoiles à Varadero. Mais que fait-elle ici ? Et nous aussi …

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IMG_20150426_194137Le matin nous avions commandé un diner à la casa. Après un magnifique coucher de soleil devant l’ambassade américaine – où on se fera siffler et prier de ne pas s’approcher lorsque nous voulions traverser la rue – (on pensait qu’il n’y en avait pas d’ambassade américaine à Cuba), 21h nous voici donc à table. Nous aurons droit à un entrée + plat + dessert + café avec une bière, très bon et rationné à la cubaine. Il ne reste pas une miette. Nolwenn rira en voyant Manu manger son dessert dans une assiette plus petite que sa main. 3 bouchées et c’est enfournées ! Un peu de café, et hop, c’est fini ! On aura tout de même droit au sourire de la doyenne. On demandera de remercier la cuisinière pour le repas, et elle viendra personnellement s’assurer que nous avons aimé avec un grand sourire. Comme quoi, certains messages arrivent à passer.

 

IMG_20150426_221504Pour téléphoner, il faut aller acheter une carte pour utiliser ceux dans la rue. Une dame à l’étage au dessus du notre vend des cartes. A la cabine, on repense à la dernière fois qu’on a utilisé une cabine, sans réussir à s’en rappeler tellement c’est lointain.

 

 

 

 

 

 

 


 

On rentre dans la chambre. Manu veut lire pour se changer les idées mais impossible. Il y a un million de questions qui se bousculent dans sa tête. Nolwenn n’essaiera même pas de lire, et se ruera sur le guide que nous avons téléchargé (Lonely Planet édition 2008 en anglais…), n’ayant pas ni internet, ni un guide sur les « mœurs cubaines », ni le « Cuba pour les nuls ». On essaie de comprendre mais on n’y arrive pas. On se dit qu’il est possible que dans 3 semaines, quand nous repartirons, nous ne saurons toujours pas…

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Article écrit à Cuba le lendemain de notre arrivée, l’introduction lors de notre retour à Bogota.

1 point spécial pour ceux qui lisent l’article de A à Z

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21 commentaires

  1. JJ   •  

    Yes , un point pour moi,
    Cet article est super, enfin pour moi.
    Je me posais bien des questions déjà à la lecture difficile d’un bouquin sur Cuba entre autre mais je pense que je vais le reprendre…
    Changement total apparemment ,je suis impatiente de découvrir vos autres vécus.
    On s’est fait avoir aussi avec ces rabatteurs , au Maroc, j’en connais un qui ne les a toujours pas digérés! On est vacciné maintenant, enfin on croit!
    J’adore les voitures mais j’en connais aussi un qui sera incapable de nous sortit les marques lol, vous voyez de qui je parle….
    La suite….

    • Manu et Nolwenn   •     Auteur

      Heureux que cela ait retenu ton attention! Il faut le prendre avec le suivant, pour avoir une idée de notre expérience Cuba. Car Cuba ne fut pas que des galères!! 😉 même si on en parle encore tous les jours, plus de 2 semaines plus tard. Bises

  2. manu   •  

    hola chicos ! Super article. pour le coup je vous rassure avec alex on a aussi vecu le meme genre d expériences a cuba et c est effectivement tres frustrant.

    amusez vous bien, il y a qd meme des choses magnifiques a voir et en dehors de la havane les gens sont nettement plus sympa !

    • Manu et Nolwenn   •     Auteur

      Salut Manu-bis !
      Quel étonnement et plaisir de te croiser ici. La suite fut effectivement semée de beaux paysages et rencontres, avec de sacrés anecdotes quand même…
      Bises à vous 2

  3. Gael   •  

    1 point pour moi!
    Intéressant l’article, ça n’a pas l’air simple; mais est-ce toujours simple le voyage?
    Un peu de challenges de temps en temps, .. cela permet aussi de rester alerte peut être…
    Je ne me fais pas de tracas, je crois que vous êtes armés pour surmonter les difficultés; en tout cas, j’ai repris avec plaisir le fil de vos péripéties! 😉
    Curieuse de connaître la suite de vos aventures cubaines…

    • Manu et Nolwenn   •     Auteur

      Eh eh !
      Je viens de visualiser le film de ton retour en France, à Guidel et le lapin au maïs avec le St Emilion. Vous êtes durs avec nous!! 😉
      Comme tu dis, le voyage est parfois simple et fluide, tranquille, et parfois imprévisible et plus difficile… Cuba est largement numéro 1 sur ce côté là mais quelle expérience…

  4. Nico   •  

    J’ai bien lu jusqu’au bout…Et bien, ça ne donne pas trop envie d’y aller à Cuba, en vous lisant mais peut être que la suite sera meilleure. J’ai bien aimé cet article car il retrace votre pensée, c’est précis et clair. Mais globalement, je n’aime pas trop cette façon de faire : les 2 monnaies, l’impossibilité de se mélanger aux locaux, être obligé d’être méfiant…Enfin, bref, j’attends de voir la suite pour avoir une autre impression.

    • Manu et Nolwenn   •     Auteur

      Salut à vous !
      Oui, c’est clairement déroutant, surtout que dans les autres pays d’Amérique du Sud, on peut facilement se fondre avec les locaux.
      Après, comme nous l’avons fait, il ne faut pas rester sur ces premières images, même si elles ont été marquantes pour nous. C’est pourquoi on a penser les présenter telles quelles.
      On espère que vous allez bien ! A quand les prochaines vacances ?!

  5. mamita   •  

    Exellent article comme a du etre dur pour vous on dire un autre planete.ça fait vraiment peur ,ça me rapelle la Roumanie.Faite attention a vous.

    • Manu et Nolwenn   •     Auteur

      Oui Mamita, c’est très spécial ! Mais après il ne faut pas en avoir peur. Il n’y a pas d’insécurité, ce qui est déjà pas mal par rapport à d’autres grandes villes.
      On prend soin de nous ! TU NOUS MANQUES !!!

  6. françois et catherine   •  

    Moi aussi j’ ai bien aimé lire cet article qui exprime bien vos impressions, vos ressentis et vos expériences. On n’ est jamais allé à Cuba mais on savait que c’ était particulier mais pas à ce point. On attnd la suite !!!

    • Manu et Nolwenn   •     Auteur

      Salut à vous ! Quel plaisir de vous voir ici !
      Oui, un autre monde et super intéressant ! On espère que notre dernier article sur Cuba vous permettra aussi de le voir sous un autre angle !
      Là c’était un peu brut, on avait eu besoin d’évacuer tout ça par écrit.
      On vous embrasse fort !

  7. Alex   •  

    Hello
    Super intéressant votre article. Cuba clairement a l’air super déroutant! Après 7 mois, ils ont réussi à vous embarquer dans une récente de cigares de contrebande, ils sont forts ces cubains. La lecture me rappelle une balade dans le souk de Tunis, même technique avec les tapis.
    Les photos sont superbes, une autre époque clairement mais en 2015!
    J’ai hâte de connaître la suite.
    Bisous à vous deux
    Alex

    • Manu et Nolwenn   •     Auteur

      Ton message me fait sourire, tu es la 2eme à mentionner les rabatteurs au Maghreb, n’y étant jamais allés on est prévenus !!!
      Bonne lecture du 2eme article…

  8. Adrien   •  

    Eh ben alors!
    Des choses hors de l’habituel …un peu comme la plage des kaolins dans un autre genre!

    • Manu et Nolwenn   •     Auteur

      Rires – rien que ce mot me fait sourire, avec un pincement au coeur, c’est bien là que j’irai (Nolwenn) en descendant de l’avion.

  9. Les M&M   •  

    Tout d’abord, bonjour à vous!
    Et en tant que aficionados de la Salsa Cubaine et de Cuba, nous y avons passé 15 jours en février dernier, c’est vrai qu’il faut être un minimum préparés.
    Nous avons eu la chance de partir avec notre prof de salsa, qui fréquente énormément de cubains expatriés en Europe. Nous avons profité de ce réseau là-bas et eux-même nous mettaient en garde. Au final, nous n’avons pas eu cette impression de se faire avoir… hormis un couple de jeune dans la Havana Vieja … ne s’appelaient-ils pas Roberto et Joana ?

    La triste réalité, c’est que pour vivre décemment un cubain fait 2 boulots. Nos profs de danse gagnaient en quelques cours particuliers leur mois de salaire. Au bout de quelques jours, le « papier toilette » vendu par les dames pipi est vu un peu différemment. Pour eux c’est un réel moyen de subsistance. Et les fois ou on a pas eu envie de payer, personne ne te dis rien.

    Aussi, la havane n’est pas la ville la plus simple. Nous avons préféré Santiago, ville plus petite ou tu peux manger dans la rue pour une poignée CUP, mais malheureusement aussi avec un taux de chômage plus élevé et un peu plus d’insécurité.

    Juste pour finir, car on pourrait parler de cuba pendant des heures… à l’arrivée dans chaque casa, la 1ere étape est de prendre ton passeport qu’on te rend dès le lendemain une fois le registre signé. Les propriétaire de casa sont bien entendu taxés sur ces revenus du tourisme, mais surtout quasi quotidiennement surveillés. Les comités de surveillance de quartier font toujours foi et la réputation des casas vient de la capacité de la logeuse à refuser que ses clients y invitent des jineteros… le cuba de l’avant révolution est encore dans les mémoires.

    On vous dit bonne route pour la suite;
    bises
    Maëla et Michaël

    • Manu et Nolwenn   •     Auteur

      Bonjour les M&M !
      Et surtout, Feliz año nuevo 2016 !!!
      Vous détenez maintenant le record du plus long commentaire sur notre blog. 😉

      On resitue le contexte : cet article est une expérience « brute » de nos 2 premiers jours à Cuba. Soit ce qu’on a écrit sur papier nos premières heures à La Havane, sans « retravail », ni vécu des 3 semaines suivantes. Arrivés à l’aveugle avec nos sacs à dos – sans guide – (sans s’être renseignés en détail sur le pays, on connaissait les grandes lignes de son histoire, le contexte économique et politique actuel et les quelques retours de connaissances y ayant séjourné), ce sont donc nos première impressions, et non un jugement ou ressenti du pays en général. Notre expérience cubaine fut forte, riche, et vraiment belle, comme nous l’expliquons dans l’article suivant « Sur les routes de Cuba ».

      Quelle chance d’avoir partagé ces moments avec des cubains :)
      Pour notre part, les moments vécus avec eux (incluant à La Havane par la suite!) furent riches et nécessaires à la compréhension de ce pays, tellement atypique.

      En relisant cet article, je retrouve bien Joana & Roberto, en plein dans le mille ! Avec un salaire de 20$ par mois, les cubains se tournent effectivement vers des options « +s jobs » mais aussi le tourisme (Casa Particular, gardien de parking d’hôtel,…). Nous avions rencontré des médecins et ingénieurs qui avaient choisi cette dernière option. C’est triste !

      Nous avions tout de même trouvé « notre Havane », en séjournant à Habana Centro, avec notre pizza CUP, notre boucher local (ah! ce jambon et ses bananes!), la casa particular,…

      Pour les casas, nous avions ressenti cette pression, les jours passant, en assistant à une altercation entre 2 casa particular qui se « battaient » pour nous accueillir, et nous avons pu échanger et regarder leur cahier de compte, entre logement et repas. Quelle folie…

      Si vous aimez tant Cuba, et vous souhaitez avoir notre expérience « complète » de cette île, lisez l’article « Sur les routes de Cuba » qui relate nos 3 semaines sur place…

      A bientôt, au plaisir de vous lire !

      Nolwenn & Manu

      • Les M&M   •  

        Bonne année à vous aussi!

        On avait bien saisis qu’il s’agissait de votre 1ere impression à chaud;
        En tout cas félicitation pour ce que vous accomplissez. Découvrir le monde en mode routard doit être une superbe expérience.. non dénuée de patience pour pouvoir « entrer » dans le quotidien des gens!

        Que 2016 vous apporte encore beaucoup de surprises!
        Bises des M&M

  10. Perrier aurelie   •  

    Bonjour nous partons mon compagnon et moi meme à Cuba en aout pour trois semaines. Nous aimerions suivre votre itinéraire. Je souhaiterais avoir le nom de la casa à playa large ainsi que le tarif ? De même pour cayo coco nous soihaiterions y aller mais nous avons peur des prix pouvez vous nous dire le prix que vous avez payé ?
    Merci pour votre article qui est d’une grande utilité pour les futurs voyageurs.

    • Manu et Nolwenn   •     Auteur

      Bonjour Aurélie ! Merci pour ce message, cela fait toujours plaisir de partager notre expérience, et que cela puisse servir & donner envie :)
      Pour les adresses, contacts et prix, on a une rubrique « Bilan & Infos ». Tu choisis Amériques / Cuba et là, tu auras – entre autres – les prix (Cayo Coco 97CUC pour 2 en All Inclusive, Hôtel Colonial), et le tel+email de Playa Larga. En avance (min 7 jours), l’email peut fonctionner, mais vu le développement d’internet dans le pays, privilégie le tel 😉 (nous pour La Havane, on avait appelé avec Skype par exemple).
      Bon voyage, n’hésitez pas à nous envoyer votre retour sur ce pays bien atypique…. Ca nous intéresse.

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