Après une entrée en la matière avec Labuan Bajo et le Parc National de Komodo, on part à la découverte de l’île de Florès, en Indonésie. On a une dizaine de jours pour parcourir l’île et découvrir les différents secrets qu’elle comporte. Au programme : des villages traditionnels, des petites îles paradisiaques et inhabitées, un volcan aux lacs colorés, des plages sublimes… Mais une autre découverte à laquelle on ne s’attendait pas et qui restera le meilleur souvenir de l’île : les habitants !
Au départ de Labuan Bajo, le taxi nous menant à l’aéroport nous dit :
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La prochaine fois, il faudra venir visiter le reste de l’île de Florès (pensant que nous faisions comme 98% des personnes venant à Labuan Bajo pour le Komodo National Park)
- Euh… En fait, on prend l’avion pour Bajawa. On va visiter Florès. On pense repartir de Maumere (sur le côté Est de l’île).
- Ah oui ?! Mais c’est super ! Vous allez adorer ! Bienvenue à Florès !
Florès :
Florès est une île d’Indonésie longue de 360 km située dans les îles de la Sonde. Son nom vient du portugais « Fleur » que les colons lui ont donné due à ses forêts luxuriantes et odorantes. C’est une île volcaniquement active avec 13 volcans fonctionnels.
Sa population est de 1,8 millions d’habitants à 90% catholique, bien que perdurent encore beaucoup de pratiques animistes. Sa plus grande ville est Maumere avec 300 000 habitants. La majeur partie de la population est parsemée dans un nombre incalculable de petits villages.
Bajawa
On arrive à l’aéroport de Bajawa qui nous rappelle les aéroports des Tuamotus en Polynésie Française : une hutte pour récupérer ses bagages et voilà. Situé à 30km de la ville, on voit bien qu’on est au milieu de nulle part. Pas de bus pour rejoindre la ville, le taxi qui nous avait déposé à l’aéroport de Labuan Bajo nous avait proposé de prévenir un ami à notre arrivée pour rejoindre la ville. Environ 60 000 roupies pour le trajet (4€) de presque une heure, l’ami en question s’appelle Angelo. Angelo ? On avait lu dans des blogs qu’il sévissait un arnaqueur de ce nom à Florès. Soit !
A notre arrivée, on vient nous voir. Pas difficile, on devait être 15 dans l’avion, et nous étions les seuls blancs… Angelo ne parle pas anglais, il se fait traduire par un ami. La course pour rejoindre Bajawa coûte 100 000 roupies. On dit que non, on nous avait annoncé 60 000. Il accepte tout de suite, et on rejoint la voiture. Comme quoi, il ne faut pas hésiter à négocier ! On embarque et on prend la route. A cet instant, on a eu un moment de doute. On est dans la voiture avec 3 hommes, dont un potentiel arnaqueur attitré à la tête douteuse…
Après un moment paranoïaque imaginant un arrêt au milieu de nulle part pour se faire dépouiller, on discute avec l’homme-traducteur, Marselino, qui nous parle du Tour de Florès, une course internationale de vélo qui a eu lieu pour la première fois cette année, et les problèmes de corruption, etc etc… Sympa, il nous propose ses services à Bajawa. On prend son numéro au cas où (on a bien fait d’acheter une SIM locale !).
Finalement, on arrive en un seul morceau et sans aucun problème à Bajawa. Il faut qu’on arrête de psychoter un peu… Bajawa est une petite ville perdue dans les montagnes d’où on peut observer d’anciens villages traditionnels.
On pose nos affaires à l’hôtel : 7€ la nuit, toilettes indonésiennes. Il est tôt, on part se promener et voir ce qu’on fait ici. Il est clair que les locaux ont l’air de se poser la même question : qu’est-ce qu’ils font là ces blancs ? On sort. Soit on les stars du moment, soit on a un look bizarre, soit on est vraiment trop beaux. En tout cas, on ne passe pas inaperçu !! On marche un peu et on s’arrête pour déjeuner dans un tout petit boui-boui.
Décidément, on fait de l’effet ! La jeune fille qui tient la boutique devient toute rouge et n’arrive pas à tenir en place, et est obligée de partir chercher sa mère. Servir des Blancs, trop de pression ! On commande, et s’assoit. Poissons, riz et légumes. Un régal ! Le mari arrive et parle un peu anglais. On discute, il est très amical. Il nous présente sa famille, et nous souhaite la bienvenue à Bajawa. On est ravi !
On apprend une nouvelle phrase incontournable qui nous permettra de couper tout de suite avec tout type de rabatteur et leurs questions genre : « hello mister, where are you going ? »
Jalan jalan !
Qui veut dire : On se promène ! Et cela fonctionne ! Les gars laissent tout de suite tomber !
On part se promener en ville. On passe devant la gare routière pour essayer d’avoir des informations sur les bus pour notre prochaine destination. Là, on avoue qu’on se sent un peu mal à l’aise. TOUT le monde nous regarde ! Les mecs sur leurs motos de l’autre côté de la route clope à la bouche, les mecs assis sur les bancs de la station de bus… On passe devant tranquillement pour essayer de voir s’il y a des panneaux, mais non, il n’y a rien et on ne trouvera pas d’infos ici. On déambule au milieu des gars, les yeux toujours braqués sur nous, et on se dit qu’on ne va pas s’éterniser ici…
Pas de danger, loin de là, on imagine qu’il s’agit bien plus de curiosité qu’autre chose. Ils ne doivent pas voir beaucoup de Blancs ici. Dans les rues, tout le monde nous salue avec le sourire. Les enfants ont appris leur leçon : « Hello Mister ! » à tout va. Certains viennent nous parler avec les quelques phrases d’Anglais qu’ils connaissent fièrement. On essaie de leur répondre avec les quelques phrases d’Indonésien qu’on connaît fièrement.
On marche sans savoir où on va. On salue une dame, elle marche avec nous et nous parle en Indonésien. On discute sans que chacun ne comprenne absolument rien à ce que l’autre dit, mais il y a une chose qu’on a tous ressenti, c’est le respect qu’on leur porte, et la chaleur de leur accueil. Elle nous dirige vers sa maison, un papi est assis à l’entrée. Il nous salue très solennellement, puis donne des ordres à la dame qui nous a mené là.
Elle sort aussitôt 2 chaises, et une table, et nous demande si l’on veut un café ou un thé. On prend le café, pensant à une mésaventure qu’on avait lu dans un blog où un voyageur après mangé un biscuit offert et s’est endormi puis s’est réveillé dépouillé. On se regarde en se disant qu’on espère qu’on ne va pas s’endormir ! Mais non, pas de ça ici, juste un chaleureux accueil.
On essaie de communiquer, pas facile. On utilise le traducteur hors-ligne de Google qui nous aide mais on ne peut pas tenir une discussion juste avec ça. Arrivent d’autres personnes de la rue, enfants, amis, voisins. On est l’attraction du moment ! Certains connaissent quelques mots d’Anglais :
- After Bajawa, we go to Riung.
- Riung ? Hmmm… Riung is hot. Yes, very hot !
- Ah ok. And after Riung, we go to Kelimutu.
- Kelimutu ? Hmmm… Kelimutu is cold. Very cold !
On adore. On se regarde et on a du mal à y croire. Les gens sont trop gentils, on aurait envie de les prendre avec nous dans nos sacs-à-dos. Cela fait à peine 4 jours qu’on a quitté Sydney et tout le modernisme occidental, ainsi que notre pseudo-statut de backpackers-sans-le-sou, pour arriver ici, au milieu de Florès, dans un petit bled, à être invité pour le café chez des gens avec qui on échange sans trop se comprendre.
On arrive à leur faire comprendre que nous les remercions et sommes vraiment heureux d’être ici. On reprend notre balade. Un peu plus loin, c’est un terrain de terre où jouent des enfants au football. Ici, on ne rigole pas avec ça. On regarde un peu et on reprend notre route. « Mister ! Mister ! » Ils ne nous lâchent pas ! Bon, il faut y aller. Manu les rejoint pour une petite partie. C’est excellent, les enfants sont adorables, chacun avec son maillot : Zidane, Messi, Ronaldo, Ozil, Barça, Real Madrid, etc… Après avoir trempé un peu le maillot, on reprend la balade.
On passe par des petits coins perdus, entre maisons et petits champs. Les gens nous regardent toujours autant et nous saluent avec le sourire qu’on leur renvoie. On retourne à l’hôtel et on s’accorde une sieste. Trop d’émotion. On ressort ensuite à la recherche d’une moto à louer. On fait quelques endroits, mais on ne trouve pas notre bonheur. On contacte Marselino. Il peut nous louer des scooters à prix intéressant (5€ la journée). On book pour demain matin. On part manger dans un café-resto. Il y a un blanc aussi dedans (on n’est pas seul !). Il parle super bien Indonésien, on est impressionné !
On se joint un peu à la discussion. Il nous donne des conseils sur les villages traditionnels, certains axés tourisme, d’autres pas du tout. Ca nous intéresse. Le lendemain matin, on prend la route. On roule et on se perd dans les villages aux alentours.
Les villages traditionnels de Luba, Bena et Wogo
Sur la route, on passe par de nombreux petits villages. Les gens nous saluent, toujours avec le sourire. Les petites maisons s’enchaînent avec leur petit jardin ou potager. Les poulets traversent la rue, les vaches et les chèvres broutent le bord des routes.
On remarque que beaucoup vivent presque en auto-suffisance. Ils vivent en clans, ou grande famille. Ils cultivent tous, et ont des animaux (bœufs, chèvres, poulets, cochon), qui leur servent de nourriture. Les denrées qu’ils doivent acquérir sont principalement le riz. Certes la vie n’a pas l’air simple, mais ici tout le monde est habitué à travailler, quelque soit l’âge. Et cela fait partie de la vie.
Luba
On arrive au village de Luba. Un petit chemin descend à pic, et arrive devant les huttes traditionnelles faites en bois, en bambou et en chaume. Wouah ! C’est incroyable ! Un village traditionnel où les gens vivent toujours. On se promène timidement dans le village, scrutant les détails de cette architecture si particulière et les inscriptions. On croise un vieux monsieur qui sourie la bouche rouge sang. Non, il ne s’est pas prit une vilaine mandale qui lui brisé les dents. Les gens ici, notamment ceux qui travaillent dans les champs, chiquent tous une espèce de gomme rouge qui leur donne la bouche toute rouge !
Il semble qu’il faille faire une donation pour visiter le village. 20 000 roupies, soit 1,3€. C’est correct. Ils proposent des tissus, les Ikats, qu’ils fabriquent sur place. On verra une mamie, toujours la bouche rouge, entrain de tisser. Ils font de très beaux tissus et bandeau. On a envie d’en prendre mais on hésite encore.
Bena
On repart, et on se dirige vers le village de Bena, le plus axé tourisme puisqu’il est reconnu par le gouvernement comme LE village entièrement fait de maison traditionnelle.
Le village de Bena est magnifique. En remontant une petite colline, un panorama exceptionnel s’offre à nous sur le village au milieu de la jungle. Evidemment, comme il est plus axé sur le tourisme, on doit aussi s’acquitter d’une donation à l’entrée (pour le prix, on ne rouspète pas !), et les maisons proposent tous aussi les mêmes types de tissages. On se balade, on achète un petit bandeau en souvenir, on prend des photos. Le village se trouve au pied du volcan Ineri, et cela offre des vues magnifiques.
Sur le centre de la place, les gens font sécher leurs récoltes de macadamia et café, au milieu de tombes. Oui, on marche entre des tombes sur la place centrale, entre de petits « parasols » de chaume, qui sont en fait des lieux de sacrifices. Les habitants sont principalement catholiques ici, mais préserves beaucoup des pratiques animistes.
On repart, et on s’arrête manger dans un boui-boui sur la route. Il faut qu’on s’habitue même si cela déstabilise toujours. On rentre dans le restaurant, cela fait le même effet que quand Clint Eastwood rentre dans un saloon dans ses films de western : la musique s’arrête, plus personne ne parle et tout le monde le regarde. Là c’est presque pareil !
Wogo
Le village de Wogo est un village qui n’est pas du tout axé sur le tourisme, et c’est celui au final qui nous intéresse le plus. On y arrive, et on s’assoit à l’entrée. On voit des enfants jouer à une sorte de ballon-prisonnier. On hésite à aller se promener. On est chez eux, on a l’impression de violer leur propriété, leur culture. On attend un peu à regarder, et on vient nous voir. On nous invite à venir s’asseoir à l’entrée de leur maison à l’ombre. On accepte.
On est avec une mamie qui ne parle pas anglais. On se présente en Indonésien. Elle est très gentille. Une femme arrive qui parle anglais. On discute avec elle. Elle nous propose de visiter le village et de participer à une « réunion familiale ». Ici, quand quelqu’un décède, toute la famille se réunit pour faire une cérémonie de 3 jours, entrecoupé de fêtes avec grandes bouffes et soirées arrosées. On hésite un peu, méfiant. Mais la gentillesse de tous les gens qu’on a rencontré jusque là nous fait dire qu’il n’y a pas de problème ou d’arnaque. On y va.
On arrive sur une cours où ils sont tous là. Toute la famille. Une cinquantaine, les hommes d’un côté, clope à la bouche et buvant leur alcool local, les femmes de l’autre, avec les enfants et préparant le repas dans d’immenses marmites. On nous regarde avec des yeux ronds. On les regarde avec des yeux ronds. Ils nous invitent à s’asseoir, nous proposent un verre de leur alcool local, cigarettes, à manger, café. Bref, on est reçu comme des rois alors qu’on arrive comme un cheveu sur la soupe.
On boit avec eux, Manu échange des cigarettes, on goûte leur alcool plutôt bon même si un peu étrange (à base de palme), on nous sert du cochon qu’ils ont cuisiné pour la fête. Hyper épicé ! Nolwenn ne peut pas, Manu a le hoquet et noie le feu dans la boisson ! Notre hôte, Laetitia, nous propose de marcher jusqu’à l’ancien village de Wogo où ils habitaient avant.
Sur la route, on passe par la hutte de son frère, qui réclame une donation pour la visite. Ils nous servent encore à boire (toujours le même alcool), encore à manger (on n’en peut plus !), et on parle football. On est pour qui ? Real Madrid ou FC Barcelone ? Ici, c’est clairement plus important que la religion ! Bien qu’on nous demande systématiquement si on est marié ou pas, et si on est catholique. Pour ne pas entrer dans un quelconque débat, on répond toujours oui. Ce qui clôt aussitôt le sujet.
Ils auraient déménagé il y a une centaine d’année car tout le monde tombait malade et mourrait. On discute avec elle. Elle a appris l’anglais en partant travailler à Singapour plusieurs années, un programme financé par le gouvernement. Mais elle est revenue vivre dans son village, elle préfère ici. On arrive à l’ancien village, il ne reste que les stèles mortuaire, sorte de dolmen où ils enterraient les morts et faisaient les sacrifices.
On revient au village, elle nous invite dans sa hutte pour voir comment s’est fait. Sa mère y dort, elle fait de petites pochettes en bambou. On lui en prend un et on lui laisse un billet pour la remercier de la visite. Elle nous remercie, on la remercie aussi. Ce fut une très belle rencontre. On prend son numéro pour le partager. Si quelqu’un part là-bas, on vous recommande de la contacter, vous pourrez loger sur place également. Elle s’appelle Laetitia, et vous pouvez la joindre à ce numéro : +62 (0)813 5387 6846
Retour à Bajawa
On revient à Bajawa, on book un transport pour le lendemain. Et oui, on n’a réussi à avoir aucune information sur les bus publics, et la différence de prix est anodine. Et on s’offre encore une sieste inévitable. Avec toutes ces rencontres, on a la tête pleine ! On se repose.
Le lendemain matin, on retourne prendre un café. On s’assoit, on commande et on attend. Et là, on commence à discuter avec un local :
- Pourquoi les gens sont aussi sympas ici ?
- Parce que vous êtes sympas et respectueux. Alors on essaie de l’être autant. Ceux qui ne le sont pas, on leur fait aussi comprendre.
Au moins c’est clair ! Il nous offre un tuyau : lui, son endroit préféré sur l’île, c’est la plage de Paga. La plage est apparemment sublime, et il n’y a personne. Ok on note !
Riung
On prend la route vers Riung. On en aura pour environ 4h de route, bien tassés dans la voiture. Riung est un petit village portuaire d’où partent des excursions vers le Tujuh Blas Palau National Park où se trouvent 17 îles paradisiaques et inhabitées.
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Cool ! Vu qu’on est avec d’autres touristes dans la voiture, on se dit qu’en se groupant, on peut négocier des prix pour le logement et les excursions.
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En arrivant, c’est ce qu’on fait. On obtient des super chambres toutes neuves et très propres pour un bon prix (et toilettes occidentales, le luxe !). On part visiter la jetée. Magnifique au coucher du soleil. On en profite pour discuter avec les capitaines de bateaux pour les excursions. En gros, pour la journée complète, tout inclus, on en aurait pour 160 000 roupies par personne, soit 11€… C’est abusé…
Le lendemain matin, on embarque et c’est parti ! On part d’abord voir une île où vit une immense colonie de chauve-souris. Impressionnant ! En hurlant, notre capitaine les réveille et on les voit s’envoler toutes en même temps.
On part ensuite près des îles, d’où l’on remarque effectivement qu’elles ont bien des plages sublimes avec une eau transparente. Petit bémol car malheureusement, ce paysage de carte postale comporte discrètement des bouteilles plastiques échouées un peu partout… On enfile nos masques et tuba, et c’est parti pour le snorkeling.
Sur 3 sites différents, on aura l’occasion d’observer des coraux somptueux, riches et colorés, des très beaux poissons, et surtout, un poisson que l’on a encore jamais vu avant : le poisson lion ! Trop trop beau !
Pause déjeuner à se prélasser sur la plage, le capitaine nous servira la pêche du matin grillé sur un feu de noix de coco. Délicieux ! La journée est un régal, et pour un prix complètement dérisoire. Mais ici, ça représente beaucoup d’argent. On revient sur la terre ferme en fin d’après-midi, des étoiles plein les yeux, et bien cramés du soleil.
Le soir, on discute avec les jeunes de l’hôtel qui sont hyper sympa. On rigole, on parle de tout et de rien. Ils nous aident pour le transport de demain. Super !
Moni et le volcan Kelimutu
Départ à 6h du matin dans un « bémo », le bus local, customisé s’il vous plait ! On nous dépose dans une petite ville où nous devons faire un changement. A la gare routière, on croirait à l’émeute quand tout le monde se rue sur nous à la descente du bémo. Un petit groupe de 6 blancs, ce n’est pas courant, et il y a surement de l’argent à faire. Ils sont des dizaines autour de nous. Manu, pas très réveillé, est un peu intimidé par la situation. Nolwenn, elle, est à l’aise. Coude sur la porte de son bus, elle négocie avec le sourire avec les mecs qui sont là.
Personne ne veut accepter notre prix. Ce n’est pas grave, on a le temps. On va attendre le bus public. Voyant qu’on n’était pas pressé, ils acceptent finalement notre offre pour une voiture qui ira directement à Moni, notre prochaine destination. C’est un petit village au pied du volcan Kelimutu, qui est la deuxième attraction touristique de l’île. Il nous faudra près de 4h encore pour y arriver.
A notre arrivée, il se passera quelque chose auquel personne ne s’attendait. Dans le village, un papi interpelle la voiture visiblement chargée en touristes Blancs, parfait pour remplir sa Guest-house. Là, Nolwenn sort : « Berapa harga satu kamar ? » Le papi fait les yeux ronds. Il répond :
- Dua ratus lima puluh ribuh
- Na ! répond Nolwenn. Enam orangs, tiga kamar, dua malam. Dua ratus ribuh satu kamar !
Le papi n’y croit pas, et nous non plus. Les autres touristes me regardent et me demandent : « elle parle indonésien ta copine ? » … Il faut bien croire qu’elle commence oui ! Elle négocie en Indonésien ! Et il faut croire que cela fait effet puisque cela fonctionne ! La coquine avait appris les chiffres pendant le trajet !
Enorme ! On a nos chambres avec un rabais ! Super. On profite d’une après-midi relax. On part prendre un café dans un boui-boui, et comme d’habitude, on attend. 2 minutes après, on se retrouve à discuter avec la patronne et des locaux, qui sont toujours aussi gentils et accueillants. C’est un vrai plaisir que de se trouver ici. On arrive à avoir tellement d’échange avec les gens.
Une petite balade quand même de 10 minutes pour aller voir la cascade à côté du village. Les gens s’y baignent, prennent leurs douches, et lavent le linge dans la rivière. Normal. On imagine mal les gens d’ici avec une machine à laver. C’est simple, et beau à la fois. On organise notre journée du lendemain : lever de soleil sur le volcan Kelimutu !!
Levé à 4h du matin, notre hôte nous conduit tous en haut du volcan. Il fait encore nuit. On marche à la frontale. On arrive en haut du cratère où se trouve un point de vue. Là, on installe la GoPro pour faire un Timelaps, et on se prend un bon café. On s’installe, et on observe le soleil se lever.
On n’a pas fait beaucoup de lever de soleil jusque là, on n’aime pas se lever tôt le matin. Mais là, on comprend pourquoi il faut faire l’effort. Il y a une magie singulière à ce moment, le monde est calme, et se réveille lentement. Lorsque le soleil sort, rouge, et commence à projeter ses rayons orangés. C’est d’une beauté incroyable. Et sur un site aussi beau que ce cratère de volcan, c’est juste exquis.
On restera près de 3 heures à regarder le soleil se lever et inonder le monde de sa lumière. Les couleurs changent, et tout s’active. Le calme laisse place à la vie, la magie s’évapore. On peut y aller. Sur le chemin, beaucoup de gens, des Indonésiens, veulent se prendre en photo avec nous. On ne s’est évidemment pas présenté. Après une ou deux, on élabore un plan. Quand on nous le demande, on répond : « Sepuluh ribuh satu foto ! » , soit « c’est 10 000 roupies pour une photo ! ».
Quoi ? Les gens sont étonnés ! Déjà parce qu’on leur parle en indonésien, et ensuite parce qu’on facture les photos ! Evidemment, on déconne. On se dit qu’on prendra des photos avec ceux qui comprennent la blague et qui rigolent, au moins, on aura eu un échange contre cette photo !
Le Kelimutu a la particularité d’avoir 3 lacs dans son cratère, chacun d’une couleur différente. Autre singularité, ces lacs changent de couleurs de temps en temps sans qu’on sache vraiment pourquoi ! On rencontrera aussi les habitants du coin qui prendront la pose pour nous !
Pour redescendre du volcan, on suivra un chemin à pied d’environ 3h. Très belle marche où l’on descend les pentes du volcan, passant à côté des cultures et au sein de petits villages avec des gens toujours aussi souriants. On pense qu’ils sont fiers que des étrangers viennent visiter cette région. Ils ont raison, c’est un endroit génial.
De retour à Moni, on se repose. Sieste, et on s’organise pour le lendemain. La plage dont nous avait parlé notre ami à Bajawa est sur la route. Parfait ! Le soir, on fait une petite soirée arrosée avec le groupe avec qui nous étions. Très sympathique, on finira la soirée saoûls en compagnie d’un jeune du coin qui nous jouera de la guitare.
Paga
On part le lendemain, en compagnie de Marie-Christine et Pierre-Luc, des Québécois avec qui on partage le voyage depuis Bajawa. S’il y a de la place à Paga, ils resteront aussi. On prend un bus public, on est 11 dans la voiture + 2 sur le toit, pour 7 places initialement. On commence à avoir l’habitude. Ici, c’est comme ça que ça marche.
On arrive à Paga en 2 heures de route. Effectivement, il n’y a rien ici. Un petit village perdu, une petite Guest-house qui fait aussi restaurant. Il n’a que 2 chambres. Parfait ! Le tenant s’appelle Augustinus, il est cuistot et guide. Il fait, selon les dires, le meilleur poisson de l’île. Soit !
Nos chambres sont sur la plage, et on ne résiste pas. On file se baigner. L’eau est trop bonne et la plage est magnifique ! Et il n’y a personne ! Le rêve ! On déjeune chez Augustinus. Les prix sont très peu élevés. Et le repas est simplement exquis, du thon péché le matin, encore frétillant, grillé parfaitement avec une petite sauce citronnée. AAAhh on aime !!!
On passera la journée sur la plage, on marchera jusque la falaise au bout pour voir ce qu’il y a derrière, et on retournera se baigner. Une petite escale paradisiaque qu’on aurait bien volontiers prolongée. Le lendemain, on profite encore de la plage le matin, et on reprend la route après déjeuner. On remercie notre hôte qui ne se doute pas du coin de paradis qu’il a entre les mains.
Maumere
On arrive à Maumere dans l’après-midi. On n’aura pas le temps de faire grand chose. Il y a de belles plages aux alentours mais on prend notre avion tôt le lendemain matin. On ira juste diner dans un marché avec nos amis canadiens.
Et voilà, on finit nos 2 semaines sur l’île de Florès. Une remise dans le voyage direct avec tellement de changement, mais une si belle surprise aux vues de toutes les rencontres et échanges qu’on a pu avoir. On gardera un souvenir mémorable de Florès, et cette fois, c’est bon, on est de retour dans le voyage ! Maintenant, on en veut plus !!!
Direction Surabaya, sur l’île de Java !!
Article écrit à Ketambe sur la terrasse de notre bungalow au milieu de la jungle avant de partir en trek.
Quel bel article pour un bout de pays qui à l’air merveilleux. Ca donne envie, on a hâte de venir et de remplir nos poches de souvenirs et d’images. On en a l’eau à la bouche.
Merci pour tout, pour tous ces conseils et votre expérience. On marchera un petit peu dans vos pas, mais vous n’êtes vous pas un peu devenu notre grande soeur et grand frère de voyage ?
Je vous embrasse fort et merci encore.
A très vite !!!!
Super de vous lire ici ! Merci pour votre commentaire !
On veut bien vous adopter pour le voyage ! Déjà ton frère c’est un peu mon frérot, je vais avoir une nouvelle soeurette alors 😉
On espère que vous passerez un aussi beau séjour que nous, et honnêtement, on n’en doute pas ! La règle : toujours sourire et ne jamais être pressé. Avec ça, tout se passera à merveille !
Gros bisous et à bientôt !!!
Trop beau et trop émue pour écrire quelque chose. À part que je reconnais ma négociatrice !!
Eh oui, la machine redémarre 😉
Très bel article à nouveau, toujours aussi bien écrit et avec de belles photos. Le poisson lion est en effet superbe à regarder mais pas touche car ses « plumes » sont toutes venimeuses. Il serait encore plus beau s’il n’était un gros prédateur de toutes les autres espèces …
Flores est magnifique et les habitants simples et vrais : une destination à ajouter à nos projets : merci !!!
Oui vous recommande chaudement Florès. Pleins de choses à voir et à faire, très différents. Et des gens vraiment charmants !
On en a profité pour se renseigner sur le Poisson Lion et effectivement, ils disent qu’avec la diminution de requins et raies manta (qui étaient les seuls potentiels prédateurs de ce poisson), ce poisson est un vrai fléau pour les écosystèmes marins ! C’est fou !
Merci encore pour votre message ! A bientôt !
Bonjour,
Merci encore pour votre récit et les photos. Lors de notre voyage en Indonésie, nous avions fait Bali, Sulawesi (Pays Toraja), le sud de Java avec ascension du Kawa Ijen, lombok et Gili Air. Ce que mâche les gens qui ont la bouche rouge c’est du Bétel (noix d’arec) qui colore la salive en rouge et les dents en orange. Bonne continuation.
Bonjour,
merci pour le Bétel ! On n’arrivait plus à retrouver ce qu’ils mâchaient ! C’est assez étrange au début de les voir la bouche toute rouge !
On espère que vous aviez passé un bon séjour en Indonésie ? Nous en sommes à notre dernier jour et c’est un vrai coup de coeur !
A bientôt.
Encore de trop belles images et un super récit… on adore!!!!!
Ça nous rappelle Bali…
Bisous à vous 2
Ah! La family des L&L! Elles ont aimé les dragons de Flores et les orangs-outans de Sumatra ?
La bise
encore une belle destination avec de très belles rencontres!! merci à vous deux.
Oui, Flores restera un très bon souvenir pour nous
Cela fait un petit moment que je vous avais mis en attente…c’est trop top ce que vous avez fait, j’ai adoré…Différent d’avant et je dirais presque mieux. Je lirais la suite plus tard. Biz
Ah! Nico! On se demandait ce qu’il se passait!!! 😉
Bises à tous les 2
Disons qu’entre la recherche d’un appart et la préparation du mariage, pas facile de joindre les deux bouts…mais hors de question de ne plus vous suivre!!Je n’ai que 2 articles de retard, ça devrait le faire!!!!
Hello !
alors je l’avais raté aussi cet article !
Joli coup de cœur pour vos aventures à Flores, ça a l’air chouette comme tout.
Je le note dans ma liste de choses à faire (dans mon carnet avec une rubrique livres, films, sites web, voyages…, #lafolle)
Il y a des passages qui m’ont fait penser à Madagascar !
Plein de bises prenez soin de vous au Cambodge !