Somercotes Inglorious Bastards

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On finit notre petite saison de 3 semaines dans la ferme de cerises Mountain View où, au final, nous aurons passé un bon moment, rencontré des gens bien sympathiques, et fait un peu d’argent. Pas de jours de break, on s’est positionné directement sur une autre ferme de cerises. La saison est courte, et il faut savoir saisir les opportunités ! Direction la Somercotes Cherry Farm !!

 


 

En route vers la nouvelle ferme !!! …

 

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Sécheresse en Tasmanie

On part donc vers la ferme Somercotes. On avait entendu parlé d’elle sur un blog où des français y avait travaillé quelques années auparavant, et où ils auraient plutôt (très) bien rempli les caisses !! On localise la nouvelle ferme : Ross. Un petit point de rien du tout au milieu de la Tasmanie. Pas de superette, pas de station essence… Ok, on passe par Launceston, l’occasion de faire le plein de vivre.

 

SONY DSCDe ce qu’on avait entendu dire, ce sont des journées bien remplies, du genre 7h-19h, voir plus. Si c’est le cas, quand nous serons sur place, nous ne verrons pas l’ombre d’un steak tout de suite… Cela veut dire que nous faisons le plein de nourriture qui se conserve. Nous mettons donc en œuvre nos méninges pour imaginer comment nous pourrons faire pour manger des plats différents 3 soirs de suite sans frigo. Evidemment, on ne compte pas le midi (sandwichs), sinon c’est impossible !

 

 

  • 8 boites de thon
  • 4 paquets de pâtes
  • 4 paquets de riz
  • 3 sauces bolognaises
  • 1 sauce Carbonara (pour gouter)
  • 1 boîte de spaghetti déjà prête (pour gouter aussi, on n’a pas peur !)
  • 5 paquets de noodles
  • 8 paquets de gateau
  • 6 boites de barres céréales
  • 5 paquets de cacahuetes

 

 

Il nous reste des bières et du vin. On devrait tenir. En route !!

 

Une bonne heure de route nous sépare de la prison ferme qui nous attend. Dernier moment d’évasion, mais ça, on ne le sait pas encore…

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Arrivée à Somercotes Cherry Farm

 

On arrive à la ferme. On trouve le hangar où ça bosse. « Vous venez de Mountain View ? Allez voir Julie. » On nous attend, c’est bon signe ! On rencontre Julie, la patronne du lieu.

 

SONY DSC« C’est pour du picking ou du packing ? »

On ne se doutait pas que cette question anodine allait sceller notre destin pour les prochaines semaines.

« Les deux si possible.

– Ok. J’ai besoin de monde au packing. Vous pouvez commencer maintenant ?

– Carrément !!! »

On part se changer, tout content car on commence direct et on ne perd pas de temps ! 20 minutes plus tard, on se retrouve en haut de la machine, sur le tapis roulant où défilent les cerises. Ce sera notre paysage quotidien pour les semaines qui suivent. Du matin au soir…

 

tapisOn trie les cerises : au milieu, on met les bonnes cerises qu’on trouve. Sur le premier tuyau, les 2nd ou celles qui ont un défaut mais qui seront vendues au rabais. Sur le deuxième tuyau, les mauvaises qui partiront pour nourrir les cochons. Ok, pas très compliqué.

 

 

boulot 5On finira à 18h ce jour là, soit 3h de boulot. Pour camper, la ferme a un petit squat à 15$ par personne et par nuit, soit 210$ la semaine !! QUOI ?! Horriblement cher ! Surtout pour dormir dans le van ! Non, on va essayer autre chose. On part et trouve des aires de camping gratuit avec des structures sommaires, voire inexistantes… Bon, on essaie et on verra.

 

Le lendemain matin, à 7h, on est sur le tapis roulant. 10h plus tard, on est toujours au même endroit, avec un mal de cou insupportable. Et la journée n’est pas finie… On ne peut pas s’asseoir, et la posture debout à regarder le tapis vers le bas provoque une forte douleur dans la nuque… Cela fait 4h que l’on travaille sans arrêt depuis la petite pause déjeuner, et personne ne sait quand est-ce qu’on va s’arrêter ou si l’on fera une pause… On se sent un peu pris de désespoir…

 

On finira vers 18h. En discutant avec les collègues, on apprend que le premier supermarché se trouve à 15 minutes de route, mais ferme à 18h. Un autre à 30 minutes de route ferme, lui, à 19h mais est très petit et très cher…

 

A bientôt les steaks, on se reverra un de ces jours, c’est promis !!

 

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Coucher de soleil au camping de Ross

On tente le supermarché à 30 minutes pour voir à quoi il ressemble. On en profite pour acheter un paquet de Paracétamol et d’Ibuprofène. Notre cou est complètement bloqué ! Dur… On part sur une aire de repos, et on imagine où on pourrait poser notre douche solaire… On se regarde. Oui, on a vraiment l’allure de sans-abris… Avec la fatigue du travail, et l’amplitude horaire, on ne va pas pouvoir vivre comme ça.

Il y a un camping à 10 minutes de la ferme, on y va demain.

 

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Italie, France, Taiwan, UK, US

On se retrouvera là bas jusqu’à la fin. Elle fait un prix pour les travailleurs de la ferme, 120 dollars à la semaine, c’est correct. Au moins, on a une douche chaude quotidienne, un endroit sûr pour camper, et des toilettes propres ! (waouh…) Au final, il y aura une bonne partie des collègues qui viendront s’installer dans ce camping. Plutôt sympa car chacun à son espace, mais cela aura permis de partager des repas et des soirées à plusieurs reprises, et sympathiser avec des gens d’un peu partout : France, Italie, Australie, Allemagne, Angleterre, Etats-Unis, Taiwan !!

 

tapis 2La douleur physique passera doucement après le 4ème jour. C’est à ce moment qu’apparaît l’autre, encore pire et plus douloureuse : la douleur psychologique. Oui, ce travail est ennuyeux à mourir, et passer des journées de 10-12h devant ce foutu tapis ne rend pas fou, il rend dépressif. Aucun moyen de s’évader, rien, pas de lumière au bout du tunnel…

 

La seule chose qui nous fasse tenir, c’est de penser à l’argent qu’on gagne. A 21$ de l’heure, et des journées comme celles qu’on fait, on arrive à faire 1500$ à la semaine, ce qui est exceptionnellement bien. Ok, on le fait. On va tenir. Pour l’argent.

 

On rentre vite dans la vie de l’équipe. Tout ce dont on aura compris, c’est que pour tout le monde ici, on gère notre travail de la même manière :

 

Opération escargot !!

 

Oui, on vous l’a déjà dit. Les liens entre patrons et backpackers sont minés de sournoiseries. Les cartes qu’on a en main, on les joue précieusement et avec attention.

L’opération escargot, c’est l’art de réussir à faire durer les tâches qui nous incombent dans notre travail le plus longtemps possible, mais toujours de manière à ce que le travail soit au final fait correctement ; et évidemment, sans que cela se remarque. Bonne manière de faire en 10 heures ce qu’on pourrait faire en 7, et pour nous, d’avoir la paie qui va avec !

 

Nous, qui passons d’anciens postes de cadres et managers, n’aurions jamais imaginé jouer ce jeu là au travail, quel qu’il soit. Oublié tous nos anciens sermons sur la motivation au travail, l’implication de chacun dans la réussite de l’entreprise. Revenir au bas de la chaîne, c’est reprendre conscience de la réalité des travailleurs et de ce qui leur importe vraiment. L’occasion de remettre certaines choses en place, et de garder précieusement ces expériences pour l’avenir.


 

Sur le tapis …

 

machineAutant être honnête, il est possible de passer 11 heures sur le tapis sans trier une seule cerise. (!!!) On est un peu planqué, du coup personne ne peut nous voir à rien faire. Le problème, c’est que par ennui et par désespoir, il n’y a rien à faire pour se divertir, et on finit irrémédiablement à trier ces cerises…

 

 

 

boulot 3En général, nous étions 7 de chaque côté de la bande. Comment cela se passe-t-il ?

Eh bien ceux du début y vont molo car ils se disent qu’il y en a 6 derrière pour trier.

Au milieu, ils y vont molo aussi car ils se disent que les 3 premiers ont déjà bien trié, et les 3 d’après le feront aussi.

Et les derniers se disent que les 6 premiers ont sûrement déjà bien trié et qu’ils jettent un œil pour « vérifier ».

Clairement, pour la ferme, c’est un désastre ! En même temps, personne n’a pris le temps d’organiser un peu le travail sur la bande, alors aucune raison de culpabiliser.

 

boulot 4Au bout de quelques jours, Manu sera « promu » au poste de « renverseur » de cerises (« tippeur »). Un poste à responsabilité… Plus fatiguant mais un poil moins ennuyeux que le tri pur, il a un avantage non négligeable : c’est lui qui alimente toute la chaîne. Plus il va vite, et plus le reste va vite, et plus on finit tôt. Voilà, vous avez compris : Opération Escargot ! Donc il n’ira pas si vite que ça, pour finir plus tard, et pour être payé plus !

 

carton 2On sera supervisé par Julie directement, et son acolyte, Jojo « l’abruti » avec qui nous aurons tout du long une antipathie féroce. Loin d’être un méchant garçon, son cerveau malheureusement dénué d’intelligence ne lui permet pas de communiquer de manière claire et cordiale avec ses collègues. On lui pardonnera à la longue, mais ce n’est pas pour autant qu’on va sympathiser. Surtout après une fâcheuse histoire où il a essayé de retirer 15 minutes à tout le monde soit-disant parce que les pauses s’étaient « rallongées ». En bon français, nous sommes de suite aller brandir nos pancartes devant le bureau de la patronne, BBQ-saucisse à l’entrée, afin de faire valoir nos droits ! Et cela fonctionnera.

 

Nous aurons bon contact avec Julie, et pour le coup, cela nous aidera bien à faire un maximum d’heures supplémentaires. D’ailleurs, la plupart du temps, les soirées seront très brèves. Difficile à croire, mais on l’aura bien fait notre

 

Ernesto – boulot – dodo

 

 


 

L’échelle du plaisir

 

Un tampon chacun, attention à ne pas aller trop vite

Un tampon chacun, attention à ne pas aller trop vite

Une notion introduite par un couple de français parachutés dans cette ferme aussi il y a de ça 2 semaines, Cynthia et Benoit. Ils nous auront bien fait rire, et on aura passé un très bon moment à faire « semblant » de travailler.

 

Oui, avec eux, nous aurons appris une technique importante dans ce genre de travail : puisqu’on est payé à l’heure, il faut à tout prix essayer de ne pas aller trop vite, voir pour Benoit d’aller le moins vite possible. Il détient d’ailleurs le record du temps le plus long pour faire un carton (6 minutes 11 secondes vs 10 secondes en temps normal).

 

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carton

Des cartons prêts à utilisation !

Les cartons, oui, ils nous auront bien aidé. Ce seront nos heures supplémentaires qu’on arrivait à arracher à la patronne pour rester quelques heures de plus le soir. Après une journée sur le tapis, faire des cartons représente, « sur l’échelle du plaisir », le nirvana, l’extase totale ! Finir une journée aux cartons, c’est comme si on prenait l’apéro au boulot ! (dixit Benoit)

 

 

 

 

 

 


 

L’imagination évasive

 

Inconsciemment, notre cerveau, habitué a être sollicité, cherche des choses à faire, face à ce tapis où rien ne se passe (sauf des cerises bien entendu…).

 

Au début, on pense, on réfléchit, on voyage dans sa tête. Mais on arrive vite au même endroit : sur la tapis où défilent les cerises…

La cerise 2D

La cerise 2D

Alors on cherche à se divertir à partir de là. On trouve des cerises aux formes marrantes, alors on les met de côté. De là est née une réelle institution : le musée de la cerise. Chaque jour, de nouvelles expositions, les Brazilian Cherries, les plus difformes, les plus grosses, les plus petites, les bicolores, etc … De quoi nous faire tenir un moment. Mais pas assez…

 

 

museum 2

Brazilian cherries

museum

Laquelle est la + grosse ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Alors on sombre… On essaie de discuter avec les Malaisiens à coté mais ils ne sont pas très bavards… On arrive à faire rentrer un ancien collègue de Mountain View, Jo, un petit blond parachuté en Australie, lui-même ne sait pas pourquoi.

 

recre 3Son apparition donnera un nouvel élan. Beaucoup d’imagination en provenance de ce jeune esprit. Il arrivera avec un rescapé de la ville, Max, arrivé ici on ne sait comment ni pourquoi, et lui non plus.

 

Oui, imaginez revenir en arrière, dans votre adolescence. Vous êtes au collège, en 4ème en plein cours d’histoire-géographie. Vous essayez vainement de vous distraire, de vous évader. Vous faites un dessin, vous le passez à vos camarades, etc… Oui, durant ces sessions de travail, on en est revenu là.

 

 

 

recre 2On garde tout ce qu’on trouve, un petit morceau de branche, une grande feuille de cerisier, en se disant : « on pourra peut-être s’en servir, je le mets de côté »…

On commencera rapidement par des sessions de travail très intéressantes. Placé à côté de Manu, Jo sera en première ligne pour récupérer tous corps étrangers aux cerises : feuilles, brindilles, insectes, …

 

L’épisode de Gary

 

garygary 3On trouvera Gary, un petit escargot bien vaillant qui aura survécu aux 2 jours de chambre froide. Nous le prendrons sous notre aile, et lui préparerons un entraînement de remise en forme : longer le tuyau en passant par dessus les queues de cerises posées dessus, intentionnellement bien sûr. Grand succès, Gary se montre très courageux et partant pour relever le défi suprême : la traversée de la rivière qui mène aux cochons… Pour cela, une nuit de repos dans un petit abri confectionné pour lui. Après une bonne sieste, il démarre sa traversée. Au sommet de sa forme, il n’en fera qu’une bouchée.

 

gary 2Gary est surprenant. Il nous confie qu’il veut aller plus loin, où personne n’est jamais allé. Il veut surfer la vague sur une feuille dans le tuyau qui mène aux cochons. C’est trop dangereux Gary, tu n’en reviendras pas ! Cela ne lui fait pas peur, il n’a rien qui le retient ici. Il monte sur sa feuille, on lui prépare une belle vague, et c’est parti !! Au revoir Gary ! …

 

 

Pas de minute de silence, on sait qu’il est vivant, et qu’il s’en sortira… Voilà, ça nous aura permis de survivre l’après-midi…

 

Plus le temps avancera, et plus on ira loin dans le délire. Entre session de wakeboard dans les tuyaux, les décorations « végétales » des tuyaux, les parties de baskets-cerises ou encore les « Cherry Falls », notre espace de travail s’est réellement transformé en cours de récré !!

 

 

 

Nolwenn et Max

Nolwenn et Max

De son côté, Max le rescapé, nous aura bien aidé à nous évader grâce à ses discussions interminables sur tout. Un esprit posé et clairvoyant, on aura pris beaucoup de plaisir à échanger avec lui, et cela nous aura permis de passer le temps sur ce tapis. On compte bien le revoir à Melbourne avec Jo pour se faire cette soirée dont on parlait tant !

 

 


 

Les collègues

 

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Italie, US, UK, France, Taiwan, Australie, Allemagne

S’il y a bien une chose intéressante qui aura compté pour nous durant notre séjour dans cette ferme – hormis l’argent qu’on aura gagné et les cerises qu’on se sera englouties – ce sont les quelques collègues avec qui nous avons pu échanger et tisser des liens. Nous aurons à plusieurs reprises l’occasion de partager des repas ensemble au campement : chacun cuisine et on partage les plats. Ou encore d’aller faire une partie de billard autour d’une bonne mousse. Venus des 4 coins du globe, avec chacun leurs histoires, c’est une petite mosaïque du monde moderne, celui qu’on aime et qu’on espère voir grandir. On vous en partage un petit bout :

 

Amy et Aaron :

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Nolwenn, Manu, Jo, Aaron, Amy et Max

Amy et Aaron sont un jeune couple de notre âge. Ils viennent de Taiwan. Amy a déjà beaucoup voyagé dans le monde et parle très bien anglais. Elle était professeur d’Art à Taiwan. Elle veut découvrir le monde et trouver ce qu’elle veut faire dans la vie. Aaron est chef cuisinier dans les restaurants japonais. C’est la première fois qu’il sort de son pays. Il sourit tout le temps et est d’une sympathie déconcertante, même si on a du mal à se comprendre parfois. Il veut voyager, découvrir le monde et apprendre de nouvelles cuisines. Il veut plus tard cuisiner pour les sans-abris. Ils nous ont appris nos premiers mots de Mandarin !!

 

Felix et Jess :

Manu, Felix et Jo

Manu, Felix et Jo

Felix est Anglais et Jess est Américaine. Ils se sont rencontrés en voyage. Felix, avec qui nous avons le plus partagé, travaillait dans les festivals en Angleterre. Travail saisonnier et très bien payé, il utilise son temps libre pour voyager. Traverser la France en vélo, parcourir la Thaïlande en moto, randonner l’Hymalaya au Népal, sa plus grande passion est la plongée. C’est d’ailleurs ce qui l’a amené à rencontrer Jess. C’est un personnage hors norme, qui cherchera la difficulté et le dépassement de soi plutôt que la simplicité. Ses projets de voyage sont intéressants et nous espérons beaucoup le revoir pour partager une plongée avec lui. (Il possède également une barbe plus longue que celle de Manu)

 

L’équipe des Malaisiens :

Curieuse de connaître le groupe du bout de tapis, Nolwenn passera une journée à trier près des « malaisiens », un groupe de 6-7 amis, dont « Super Trieur », le responsable du tapis (!!). Déjà présents l’année dernière, ils viennent de… Launceston (!!!) chaque jour, soit 1h de route aller. Pourquoi ? Etudiants en Australie depuis quelques années, ils souhaitent obtenir leur diplôme et un visa permanent afin de travailler en Australie. La Malaisie est un pays sous dictature, où il ne fait pas bon être malaisien « d’origine chinoise ». Une réelle discrimination existe envers cette partie de la population (25% du pays), et les familles font tout ce qu’elles peuvent pour que leurs enfants partent vivre dans de bien meilleures conditions en Australie… Alors effectivement, ils ne rechignent jamais à la tâche (mais ils s’endorment littéralement sur le tapis parfois), mais leur passage en Australie n’est pas du même enjeu

 

 

Cynthia et Benoit :

Benoit, Cynthia, Nolwenn, Kerry, Nathan et Manu

Benoit, Cynthia, Nolwenn, Kerry, Nathan et Manu

Ce couple de français de notre âge a trié des cerises !! Lui prof et elle dans la fonction publique. Qu’est-ce qui les a amené là ? L’aventure tout simplement. Et ils ont bien raison. Ils sont capables de dormir 2 mois d’affilé dans leur voiture en mangeant des burgers et des pizzas. Ils font de l’argent pour ensuite s’offrir un beau voyage en Australie. Ils nous auront fait énormément rire et on leur souhaite bon vent !

 

Les Tasmans :

Nous aurons aussi l’occasion de travailler avec plusieurs personnes de la région, notamment 2 jeunes, Kerry et Nathan. Ce jeune couple n’a pas encore la majorité, et pour le coup leur salaire est bien inférieur au notre. Ils travaillent pour pouvoir s’offrir une petite semaine de vacances entre amis, mais surtout, pour Nathan il s’agit de changer les pneus de son gros pick-up. Oui, il n’a que 17 ans et il a déjà un gros pick-up. Il a rigolé quand on lui a raconté que chez nous, à 18 ans, les jeunes roulaient dans des Twingo !! Ils ne sont jamais sortis de la Tasmanie, et l’idée de découvrir le monde leur est encore lointaine.

 

Jo et Max :

Apéro du soir

Apéro du soir

Un jeune couple de backpackers. Nous connaissons Jo depuis la dernière ferme. Il a une dette envers nous car c’est nous qui l’avons fait entrer chez Somercotes. Comme Max était avec lui, il a aussi une dette. Nous n’avons donc aucun scrupule à leur taxer des bières le soir après le boulot. Nous comptons d’ailleurs les revoir bientôt pour qu’ils nous offrent des coups à boire !!! Sans rire, on s’est bien entendu avec eux et le boulot est passé bien mieux avec leur compagnie ! (on précise : 100% hétéro et 100% célibataires mesdemoiselles)

 


 

Et au final, ces cerises …

 

Elles étaient bonnes, c’est vrai. Une catégorie partait à l’export pour être vendue en Chine plus de 2,5$ pièce !! … Autant vous dire qu’on s’est goinfré plus de 1000$ sur le tapis !!

 

boulotBref, on finira un jour, comme ça. On arrivera un matin, et on apprendra que c’est le dernier jour de travail. On ne sait toujours pas si c’est pour ça, mais cette journée fut la plus longue et la plus terrible de toutes. On décomptera haut et fort les derniers lugs à se renverser tel un nouvel an. Ca y’est, les dernières cerises sont passées. ON L’A FAIT !!!!!!!! On a survécu ! On y est arrivé ! Tout le monde applaudi et on se serre les bras comme après un match de foot. On y aura passé 3 semaines et 1 jour. Ca passe vite après coup ! Mais pas pendant…

 

bbq

Nolwenn, Manu, Eri, Felix, Jess et Max

La direction nous offrira un barbecue pour la fin de la saison. Ca a été l’une des meilleures pour eux et ils sont bien contents. Nous aussi car on aura gagné pas mal d’argent. Pour vous donner une idée, en 3 semaines cela représente plus que ce que Manu gagnait dans son job en France en 1 mois …

 

 

 

pool 2On passera un bon moment, qui se prolongera tard dans la nuit pour marquer le coup avec les collègues. Demain, tout le monde plie bagage, et on ne sait pas quand ou si on se reverra. En tout cas, on garde contact ! (et on se tient au jus si on trouve un job !)

 

 

Bonne route à tous !

inglorious bastards

The Somercotes Inglorious Bastards

 

 


 

 

Evidemment, on ne sait pas quoi faire maintenant. On cherche un nouveau boulot ? On part visiter ? … Je crois qu’on va commencer par se prendre 2-3 jours de break… A la prochaine !!!

 

 


 

Article écrit en Tasmanie, en visite de l’île avant de la quitter.

12 commentaires

  1. JJ   •  

    Oups! Quelle densité dans cet article!
    Fini le temps des cerises, le repos des guerriers est donc commencé.
    Quelle chance toutes ces rencontres, je vous reconnais bien. Les valeurs sont bien là ! Gardez les bien au chaud!
    Vous m’avez fait rire et vous avez réussi à me mettre dans l’ambiance à fond
    Bonne route….

    • Manu et Nolwenn   •     Auteur

      Heureux que l’article permette de faire ressentir ce quotidien un peu difficile , c’est une partie de notre voyage. Là clairement quand on dit que le voyage ça n’est pas synonyme de vacances les doigts de pied en éventail ça prend tout son sens 😉

  2. Mag   •  

    Il était bien marrant votre article même si vous en avez chié vous avez l’air d’avoir rencontré des gens sympas!!!!!

    comment vous allez??????????????

    des gros bisous je pense fort à vous et vous me manquez!!!

    ps: mon Manu t’as une putain de barbasse!!!!!!

    • Manu et Nolwenn   •     Auteur

      Aaah tu nous manques aussi Magounette !!
      Vivement qu’on aille se descendre quelques pintes !
      Nous ça va bien, on reprend un peu le voyage en Australie, le temps de se dire : « c’est bon, je suis prêt à rebosser ». On devrait bientôt s’y remettre avec la cueillette des vignes.

      Bon et toi, comment tu vas aussi ? Raconte un peu les nouvelles !!

      On t’embrasse fort !!

      PS : Manu dit : « ouai j’me suis réveillé un matin et elle était là. Alors je l’ai gardée. Je parle de la barbe hein, pas de Nolwenn… Quoique ça peut marcher pour les deux ! « 

  3. Poncho   •  

    Vous avez l’air d’en avoir sacrément chier par ces cerises ! Faites attention à vous et rappelez-vous. Si un jour vous êtes dans la galère, taper trois fois des mains en criant sancho ! Et le poncho magique arrivera pour vous aider !

    • Manu et Nolwenn   •     Auteur

      CLAP !! CLAP !! CLAP !!! SANCHO !!!



      Oh ! Un poncho magique !!!!

  4. JJ   •  

    Et ce cinq centième jour, vous en dites quoi? Juste pour la st Valentin!
    Bises à tous les deux!

    • Manu et Nolwenn   •     Auteur

      C’était donc ça, tous cez couples : la St Valentin! 😉
      500eme jour… Ça parait vertigineux… Ça nous a occupé une partie de la soirée !!!
      On se rappelle au départ qu’on se demandait dans quel état d’esprit nous serions 6mois, 1an + tard,… Le « wahou » est moins dans la découverte des paysages (il nous en faut des sacrés fous maintenant,même si on est bon public ;)) mais plutôt quand on se dit que notre quotidien c’est le voyage. On va où on veut quand on veut.et là ça nous fait wahou.on aime ça… Bises on pense à vous aussi

  5. Nathan   •  

    Bonjour!
    J’ai 10 ans, je suis un ancien élève de la classe de CM1/CM2 de Charcot qui vous suivait l’an dernier.
    Je viens de découvrir que vous êtes depuis un bon moment en Australie, j’espère que vous n’avez pas le vertige à avoir la tête en bas comme ça :) et qu’il ne fait pas trop chaud!
    Quelle est votre prochaine destination?
    Je vais essayer de venir vous lire plus souvent
    Nathan

    • Manu et Nolwenn   •     Auteur

      Bonjour Nathan !
      Quel plaisir de te revoir sur notre site !
      Oui, l’Australie on y est depuis quelques mois, et on va surement y rester encore quelques-uns. On en profite pour travailler, ce qui nous permet de gagner un peu d’argent qui nous aidera dans la suite de notre voyage.
      Notre prochaine destination, on ne la connait pas encore ! Cela fait partie de nos « devoirs » à nous, de définir un peu l’itinéraire que l’on va prendre après l’Australie. On devrait en avoit une idée d’ici la fin mars.
      On espère quer de ton côté tout se passe bien et que ton année est une réussite.
      A bientôt !
      Nolwenn et Manu

  6. Nico   •  

    Je me mets enfin à jour : pas simple avec notre blog et notre voyage. C’est extraordinaire ce que vous avez fait : je ne sais pas si j’aurai pu trier des cerises à longueur de journée. Par contre, j’aurai fait comme vous, je me serais amusé. En tout cas, vous avez l’air d’avoir rencontré plein de gens et c’est ça aussi le voyage. J’attends la suite et vive les cerises!!!
    Biz
    Nico

    • Manu et Nolwenn   •     Auteur

      Salut à vous !
      Merci de ton commentaire Nico, cela nous fait toujours plaisir !
      Où en êtes-vous ? Vous avez démarrez votre voyage ? Envoyez nous des nouvelles !
      A bientôt !

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