L’Australie… Ce pays-continent immense qui intrigue tant par sa grandeur que par sa nature propre. Loin de tout, il représente un challenge, celui de braver la vie rude et sauvage qu’il abrite. Partir sur ses routes sans fin, traverser un morceau de son « Outback », découvrir ses plages sauvages, se confronter à ses animaux bizarres…

---

 

Oui, cela donne envie !! A nous aussi tiens ! Sauf que pour y arriver, il y aura un peu de chemin… On change de mode de voyage. L’Australie, on y est pour visiter mais surtout pour travailler ! Ca fait longtemps, c’est vrai, mais mieux vaut tard que jamais ! Une étape qui s’annonce comme la plus longue du voyage puisqu’on compte y rester 6 mois ! Voici donc la première étape de notre nouvelle aventure en Australie !

 

---

 

Dans notre idée initiale du voyage, l’Australie se devait d’être un “pivot” entre les Amériques et l’Asie, l’occasion de poser les sacs à dos, et de travailler un peu pour recharger les finances. Pourquoi l’Australie ? Déjà parce qu’il est très simple d’obtenir un Visa de travail (le fameux Working Holiday Visa), et aussi parce que les salaires en Australie sont très élevés ! D’où le double intérêt pour nous d’y séjourner quelques mois pour travailler et renflouer un peu les caisses qui se sont bien vidées après cette première année de voyage !

 

 

On table sur environ 6 mois, au moins 4 à travailler, et donc 2 à voyager dans le pays. Pour ce faire, l’une des meilleures manières, ET (vous commencez sûrement à nous connaître…) des plus économiques est d’acquérir un Van pour se déplacer et vivre dedans. Cela permet d’être entièrement autonome, et d’avoir une liberté de mouvement (et donc de choix) qui n’est pas négligeable.

 

 

Notre mission en arrivant, si nous l’acceptons, sera de trouver notre “maison-mobile” pour les 6 prochains mois. L’expérience de la Nouvelle-Zélande où nous avions loué un Van aménagé nous servira sûrement dans notre choix.

 

---

 

Nous vous présentons donc l’épisode de :

 

(sur la musique de Indiana Jones en fond)

 

---

 

 

Arrivée à Sydney

 

Voila, on arrive en Australie. Alors une nouvelle fois, NON ce n’est pas une première pour nous !!

 

 

Voila, donc comme on a déjà vu un peu la côte Ouest, on se focalisera plus sur la partie Est du pays. Ca aide vu l’immensité du territoire !! L’Europe « rentre » facilement dans l’Australie…

 

Donc, on arrive à Sydney !! Un petit quelque chose quand même car cette fois nous arrivons à la capitale plus grande ville du pays ! De plus, elle est connue pour sa qualité de vie comme étant l’une des meilleures au monde !

 

Wouah !! Super !! Sauf qu’on a du pain sur la planche, et que l’Australie, c’est cher !!! Chaque jour compte, donc on va d’abord s’atteler à ce qui nous importe le plus : La recherche du Van perdu !! (en plus, il fait moche ! Au moins on ne sera pas tenté…)

 

On aura réservé au préalable (1 jour avant) une chambre via AirBnb pour une semaine, le temps qu’on se donne pour trouver « le Van de nos rêves » et partir sur les routes australiennes ! On logera chez Oxana et sa famille qui viennent d’Ukraine, et avec qui nous aurons beaucoup de plaisir à échanger.

 

Nos histoires de voyage et notre objectif de trouver un van pour vivre dedans pour aller travailler dans le fin fond de l’Australie les fascinent. On passe pour de vrais OVNIS ! Mais d’où sortent-ils ces français là ?! Il y a du travail à Sydney !

 

 x

La recherche du van perdu

 

 

Allez au boulot ! On épluche les annonces, on ouvre notre compte en banque, on achète une carte SIM, et on commence à faire la tournée des Backpackers dans le centre de Sydney pour voir les dernières annonces. Pfffiou difficile de s’y retrouver avec tout ça : Toyota Hiace LWB, Ford Econovan Maxi, Mitsubichi Express, Mazda E200, Kia Preggio… Autant de modèles qui ne nous parlent pas mais avec lesquels nous devons apprendre à jongler. Chacun ont des qualités et des inconvénients, certains sont répandus et chers, d’autres moins, certains sont plus longs, plus larges, moins hauts, fenêtres ou pas, équipés…

 

Pas de panique, on fait un tableau Excel pour mieux s’y retrouver !

 

x

De suite, on s’y retrouve déjà mieux ! On sélectionne petit à petit, et on dégage ce qui ne nous intéresse plus. La journée passe et le lendemain, on file de bonne heure à l’endroit où tous nos espoirs sont placés : le Sydney Travellers Car Market  de Kings Cross ! Un marché officiel de la ville pour les voyageurs dans un parking souterrain. De ce qu’on avait entendu, c’est l’endroit idéal pour acheter ou vendre un van !! Parfait !

 

On arrive à l’entrée du Car Market, le cœur battant un peu fort due à l’émotion (oui, on vit des moments forts pendant le voyage…) car on se dit qu’IL est peut-être là, à nous attendre… Alors que le suspens est à son comble, on franchit le pas du parking, et là !!! Surprise !!!

 

Il n’y a … rien ? Mais où sont les véhicules ? On croise 2 jeunes filles entrain de faire des papiers pour une voiture. On leur demande si c’est bien ici « ZE PLACE TO BE POUR ACHETER OU VENDRE UN VAN » ? Oui c’est bien ici… Euh… Et les vans alors ? Il y a un bureau au fond, on y va. Rien en ce moment, c’est pourtant la bonne période pour acheter, cela dépend des périodes, des fois il n’y a rien et d’autres il y a une dizaine de vans à vendre, il nous tient au courant dès qu’il y a un van qui arrive …

 

On repart du Car Market, on doit vous avouer, extrêmement déçus… On s’imaginait tomber dans un vrai marché où nous aurions passé la journée à voir, comparer les vans jusqu’à ne plus en pouvoir… Bon, allez, on ne se laisse pas abattre. Les 2 autres créneaux sur lesquels nous devons jouer sont les backpackers (auberges de jeunesse) et les sites internet des bonnes annonces. En avant !

 

 

L’après-midi, on file à Bondi Beach, haut lieu du backpacker à Sydney. Première auberge, on trouve une annonce intéressante qui a été déposée dans la journée. On appelle, et on obtient un RDV dans la demi-heure. Super ! On avance ! On va voir un van ! On rencontre le bonhomme, qui va plutôt bien avec son van. La peinture refaite récemment « à-coup-de-pipi » cache assez mal les trous de rouille sur la carrosserie. Tout équipé ! Un matelas et un réchaud à l’arrière. On fait un tour avec lui : « Ce van a fait le tour de l’Australie, il peut sans problème le refaire ! ». Le tour des garages de l’Australie, ça oui sans problème…

 

Bon, en fait comme on cherche un van pour rouler, et si possible ne pas tomber en panne, on ne donnera pas suite à cette visite.

 

On a un autre RDV pour un autre van, « Martha ». Un peu plus cher mais qui a l’air intéressant. On le voit, pas mal, peut mieux faire, mais il y a de l’idée. Un aménagement déjà mieux, une mécanique assez seine. Ok, mais on trouve que cela reste cher pour que ce que c’est. Et puis, tout simplement, on ne se voit pas dedans… Ca règle la question !

 

 

 

 

On rentre, et on repart dans les annonces. Les expériences de la journée nous aident dans nos recherches et à mieux cibler les annonces. Lors des visites, pour être tout à fait honnêtes, on ne savait pas trop quoi regarder pour savoir si le véhicule était en bon état ou pas… Alors on a regardé des vidéos sur internet : « comment contrôler facilement l’état d’une voiture avant de l’acheter ». Super ! On prend des notes, et on se fait une Check-List, toujours sur Excel, pour nos prochaines visites !

x

x

x

---

Le lendemain, on aura 2 RDV, et tous les 2 très prometteurs ! On se dit que ça y’est, on va l’avoir, notre van !

 

D’abord Josephine, un petit van d’un jeune couple allemand. On discute un peu et on commence à inspecter leur van. On sort notre Check-List, et on voit bien la différence !! On aurait dit des professionnels !

• 

  Joséphine

  Chassis : OK

• échappement : OK
• Carrosserie : OK dans l’ensemble
• Roue de secours : Y’a pas (y’a pas ? non, y’a pas !)
• liquide de refroidissement : vide (vide ? oui, à sec. Euh…)
• Niveau d’huile : 2 fois au dessus du niveau max

 

« Vous avez remis de l’huile récemment ?

– Oui, on en a remis hier !

– Ca se voit. Votre liquide de refroidissement est à sec…

– Notre quoi ? »

 

Ils étaient mignons et sympas, mais clairement ils n’y connaissaient rien aux véhicules… On ne parle là que de basiques… On ne sait pas depuis combien de temps ils roulent sans liquide de refroidissement. Et on repense aux histoires de jeunes qui achètent un van qui leur claque entre les doigts au bout de 200 bornes. Oui, on imagine très bien la scène maintenant.

 

Merci Josephine.

 

Bon, au final, on s’en sort bien ! Mieux vaut ne pas être pressé et éviter de se retrouver dans ce genre de véhicule. On repense à notre voyage dans l’ouest australien il y a deux ans de ça. Des centaines de kilomètres au milieu du bush sans personne ni rien autour, juste le soleil qui brûle sans un coin d’ombre, pas un brin de réseau téléphonique… Notre van flancherait là, au milieu de rien ? HORS DE QUESTION !!! On va le trouver, et ce sera le MEILLEUR !

 

 

Seconde visite de la journée, et pas des moindres. Arthur nous propose son van, un beau Toyota Hiace de 82 (pas tout jeune), plutôt bien, même très bien, voir super ! Un toit ouvrant ?? Top ! On l’essaie, on discute, et on repart en leur disant qu’on leur fait une offre dans la soirée. C’est sûr, on regarde la Check-List : les feux sont au vert ! Et le prix est super intéressant ! Pfiou !! On est tout excités, on va faire une proposition d’achat pour un van !!

 

 

On n’est pas loin, on rentre à pieds. En chemin, un beau van qui passe. C’est marrant, on dirait celui d’Arthur qu’on vient d’essayer. Mais oui, c’est bien lui. D’autres personnes l’essaient alors… Il risque d’y avoir de la concurrence…

 

On rappelle Arthur le soir, on lui fait une offre. Pas possible, d’autres ont déjà surenchéris. Initialement à 4600 $AUS, il est déjà monté à 5000… On joue les enchères ?… On réfléchit un peu… Ok, on propose 5200. Ok, il nous dit qu’il rappelle les autres pour leur dire qu’on a proposé plus. On attend… On attend… On attend… On stresse !! Il nous rappelle. En face de nous il y a couple australien, qui ont flashé sur le van, et qui ont bien plus de moyens… On laisse tomber l’enchère, c’est du délire… Arthur n’en revient pas, il va vendre son van bien au-dessus du prix qu’il en demandait ! C’est vrai que c’est incroyable…

 

La découverte du van perdu

 

Bon… on repart de zéro… Joséphine nous envoie un message pour nous prévenir qu’ils ont vendu leur van, et au prix demandé… C’est n’importe quoi… On a un petit coup de blues ce soir là, en se disant qu’on finirait avec un van pourri sauf si on double notre budget…

 

 

Nous voilà donc bien avancés… Mais on ne baisse pas les bras, on fait une pause, un café, et on repart dans les recherches. On le trouvera notre van. On ne lâchera rien !

 

 

On scrute les dernières annonces, rien de bien folichon… On réfléchit et on se dit qu’on devrait peut-être se tourner vers autre chose, une option à laquelle nous avions déjà pensé sans y accorder trop d’importance.

 

Acheter un van vide, et l’aménager nous-même. Pourquoi pas après tout ? Cela revient moins cher. Et on pourra sûrement le revendre avec une plus-value. Ok, allez on cherche les utilitaires, mini-bus, et espaces familiales !!

 

On se refait un tableau Excel pour organiser tout ça (on sent les ingés…), on regarde les modèles, on étudie les côtes, etc… On trouve une petite annonce qui ne paie pas de mine mais qui nous plait bien. Le prix est intéressant et on pourrait négocier. Ok, on prend RDV.

 

Le lendemain, on file rencontrer Qb (le nickname de notre vendeur) avec près d’une heure de train pour y arriver. On voit arriver ce joli petit van bicolore, et on se dit : c’est peut-être lui ? On commence par regarder à l’intérieur du véhicule : c’est un familiale avec 6 sièges à l’arrière. Cela fait de la place, mais suffisamment pour installer un lit et un petit coin cuisine ? … On est venu avec notre mètre (on a pensé à tout !!) et on commence à prendre quelques mesures. En long, en large, en travers, on essaie de se projeter…

 

A la grosse, il y a moyen d’en faire quelque chose. On passe à la revue technique, on sort notre Check-list !!

« Carrosserie : Impec’ !

• Roue de secours : y’a !
• Echappement : bon état
• Niveau d’huile : impec’
• Liquide de refroidissement : impec’

Etc, etc…

 

Ok, on essaie la bête. Pas de bruit suspect, le moteur tourne bien, très agréable à conduire, bons freins, tout marche nickel…

 

On finit notre visite, on fait le bilan : tout est au vert !! On discute avec Qb pour connaître un peu l’histoire du van. C’est une première main d’une famille d’Australiens qui l’utilisait pour partir en vacances. Du coup, il a beau être de 1994, il a très peu de kilomètres (130 000). Dans le microcosme des vans en Australie, on peut dire que c’est un bébé entrain de naître !

 

Ok… ON FAIT UNE OFFRE ! On rentre en négo, un peu plus, un peu moins, on coupe la poire en deux et… ça ne passe pas ! Hmmm dur en affaire le petit Qb ! Bon, tant pis, on s’en va !

 

2 minutes plus tard, notre ami Qb nous rappelle pour nous dire qu’il accepte l’offre. RDV demain matin pour acheter le van.

 

Ca y’est ? On va l’avoir ? C’était bien lui ? … OUI !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

 

On ne tient plus en place !!! Le soir on appelle la banque pour débloquer l’argent, on passe vider un distributeur, on compte 5 fois pour être sûr d’avoir le compte, et on attend le lendemain matin !! Mais aussi, il faut lui trouver un nom. Ca porte malheur un van sans nom. On fait quelques essais, et on tombe directement d’accord sur le nom de notre futur van !

 

Le jour J, la transaction se fait très bien. Une dizaine de minutes plus tard, nous sommes l’heureux propriétaire de…

ERNESTO !!

 

Un magnifique Toyota Spacia de 1994 avec 130 000 km au compteur !! Les papiers du véhicule seront au nom de Nolwenn, pour qui c’est bien la 1^ère fois qu’elle a un véhicule à son nom !!! (Manu est content car les amendes seront pour elle !).

 

Pourquoi Ernesto ? On vous laisse deviner…

 

 

Voilà, on a notre van !! On part faire un tour tout contents. On regarde à l’arrière et … oui, on a un peu de boulot devant nous. Il va falloir retirer les sièges et tout ce qui ne sert pas pour installer notre petite maison mobile, et évidemment, comme on n’a jamais fait ce genre de chose auparavant, on ne sait absolument pas comment on va faire. En avant toute !!

 

 

Plan de bataille : il nous faut trouver déjà un endroit pour bricoler, avec des outils. Ici, pas possible, les Ukrainiennes ne sont pas très bricolos, et bosser sur le trottoir c’est pas terrible. Et si possible, le moins cher possible… voir… gratuit ?

 

On avait entendu parler du HelpX, un dérivé du Woofing. Le concept est simple : on travaille quelques heures chez des gens en échange d’un logement et parfois même des repas. On lance un paquet de demande et on a un retour ! Jim nous accueille dès que possible, et il a tous les outils qu’on peut avoir besoin. SUPER !! On est verni ! On part faire un tour chez IKEA pour fêter ça !

 

On se balade pour trouver des idées sur « comment va-t-on aménager le van ». Un BZ ça rentre ? Si on met 3 matelas bébé côte à côte, ça fait un matelas double ? C’est quoi ce rayon à la fin ? Les produits retournés bradés ? Allons voir. Un pack de 3 matelas d’un canapé convertible, tout neuf, pour 70$ ??? On prend !!! On verra ce qu’on en fera, mais on prend !!

 

 

On part aussi faire un tour dans certains magasins, qui deviendront nos meilleurs amis pour les 2 prochaines semaines, pour repérer un peu où trouver ce qu’on aura besoin… Nous aurons donc :

• Bunnings comme magasin de bricolage, pas cher et ils vendent souvent des saucisses à l’entrée (…)
• Kmart pour l’équipement (vaisselles, linges, etc…) : moins cher, tu meurs !
• Super Cheap Auto : pour l’équipement auto, notamment pour l’électronique.

 

 

 

 

Ok, qu’est-ce qu’on met dans notre van ? Il faut bien partir de quelque chose !! On a une idée : le van qu’avaient nos ami Anaïs et Arnaud en Nouvelle-Zélande était super sympa. On reproduit un peu le concept, et on fait un premier croquis. On apprend rapidement à utiliser un logiciel de design (SketchUp, gratuit et prise en main hyper rapide !!), et on fait une première ébauche. Ca rend bien comme ça ! Et normalement avec les dimensions, ça tient !

 

 

 

On s’attèle à sortir les sièges arrières, les ceintures, etc… Personne ne veut des sièges, pas même les casses… Il faut même payer pour les déposer ??!! Non mais ! On est cracoucass ou on n’est pas cracoucass ?? On roule un peu et 3 rues plus loin, les maisons ont sorti leurs encombrants : canapés, armoires, pleins de trucs sur le trottoir… Hop là, des sièges en plus, cadeau !

 

 

 

 

 

 

 

 

x

x

x

 

Ok, l’espace de travail est prêt. On passe nettoyer un coup, on défait la moquette, on regarde ce qu’il y a partout. On imagine un peu comment on va faire… Pas facile, on a l’impression qu’une montagne de travail nous attend… On priorise : il faut commencer par l’électronique, et les deux grandes boxes.

 

 

L’épisode tumultueux du HelpX

 

On dira au revoir à Oxana, en lui promettant de repasser la voir une fois que le van sera prêt car elle veut absolument voir le résultat ! On roule en direction de chez Jim et Anu, un couple d’Australien qui vivent à une heure de Sydney, dans le bush (le bush = étendue de forêts, bois et broussailles).

 

On arrive, ils ne sont pas là. Un ami de leur fils nous ouvre et nous montre notre chambre. Sympa. En les attendant, on visite un peu la propriété. Un terrain immense, entre jardin et bush, et une maison taille Australienne : 3 salons, 2 salles à manger, une salle de billard, 5 chambres à coucher… (le tout pour 2 personnes…) Bref, c’est grand ! Ensuite on travaille sur Ernesto, on prend des mesures, et encore des mesures, on fait des plans, on met nos petites cervelles en ébullition.

 

Ils arrivent ! On se précipite pour les rencontrer. Anu nous salue assez distante. Après de très brèves présentations, elle tient à nous montrer tout de suite le travail que nous devrons faire. Ok… Allez c’est parti !

 

Ils ont un poulailler d’une 30aine de poules, et il faut leur donner de l’eau, des graines, et ramasser les œufs. Jusque là, tout va bien. Ensuite, le travail pour demain matin car elle ne sera pas là. Nettoyer les vitres à l’arrière de la maison, et dépoussiérer la terrasse. Hmmm… Ok on a déjà fait plus passionnant mais pas de souci. Jim arrive, on se présente, il nous offre un verre de vin. On discute un peu, on l’écoute beaucoup parler. Ils demandent 4 heures de travail par jour en échange de la chambre et des repas. Ok, ça nous va. Ils ont déjà eu des centaines de « Helpers » et ça s’est toujours bien passé. C’est rassurant.

 

On dine avec eux, ça ne parle pas beaucoup, et l’ambiance est un peu lourde. On se dit que ça se tassera sûrement avec le temps. On pense rester une dizaine de jours le temps de monter Ernesto…

 

 

Les jours suivants vont s’enchaîner assez rapidement, et seront relativement soutenus : levé 7h, petit dej puis au boulot à 8h. Entre nettoyage de vitre, taillage de haie, taillage de haie, les poules, et du taillage de haie, on bosse pas mal, sans chômer, en attendant à chaque fois avec impatience le moment où nous allons travailler sur Ernesto.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De ce côté là, on avance petit à petit : les plans prennent forme définitive, le plan du montage électrique a été validé par des experts (merci les VDP !!). Les plans deviennent du matériel, les structures se mettent en place… Sauf qu’on y bosse de 13h à minuit. On est mort !

 

 

 

 

 

Clairement, on a l’air de zombies. L’ambiance ne s’améliore pas beaucoup, au contraire. On a très peu de points en commun avec eux, et « arrondir les angles » lorsqu’on est dans sa maison et que Jim nous parle de « il faudrait renvoyer tous les réfugiés chez eux  (en Europe)» devient un peu pénible. On a bien envie de lui faire bouffer sa bouteille par l’arrière, mais on essaie de rester correct en lui exprimant simplement qu’il est difficile de faire des généralités, surtout lorsqu’on vit à 20 000km de là, et qu’on ne connaît le monde qu’à travers la télévision. D’ailleurs pourquoi il nous parle de ça ??

 

Anu, de son côté, est une femme aussi pleine de vie qu’un cimetière en pleine nuit. On essaie d’être gais et souriants pour toujours détendre un peu l’atmosphère, mais rien à faire. On passe vraiment pour les larbins de service…

 

 

 

Ce jour là, c’est l’anniversaire de Nolwenn, elle fête ses 30 ans. Pour l’occasion, nous avons passé 4h le matin à ranger leur garage. On reçoit des notifications, Paris est attaquée… On est sous le choc, on envoie des messages à nos proches, et on suit minute par minute ce qui se passe. Jim arrive « vous voyez tous ces problèmes à cause des réfugiés ? » … Jim, sérieusement, TA GUEULE !… Journée vraiment morose…

 

On finit le garage, et on rentre Ernesto dedans. On aura le garage pour travailler. Chouette… On essaie de s’y mettre, allez il faut boucler l’électricité pour fixer les boxes. On passera l’après-midi à faire le montage de la 2^ème batterie, sans succès. C’est pourtant un montage simple. Mais rien à faire… On fait, on défait, on refait, on relit, on réfléchit… Rien à faire… On est dépité… On y a passé toute une journée…

 

Le soir, Jim et Anu ont préparé un petit repas pour l’occasion : steak de kangourou ! Wahou… On trinque même si le coeur n’y est pas, et Nolwenn souffle ses bougies, les larmes aux yeux, ainsi qu’à ceux de Manu, de devoir fêter un cap aussi important de la vie dans un contexte aussi misérable, entre les attentats, et nos hôtes qu’on ne peut pas piffrer…

 

 

Le lendemain, c’est repas de famille le soir. Malgré les 4h qu’on aura fait le matin, Anu attend de nous de l’aider pour le repas. Pas de problème, mais il faudra qu’on récupère ce temps là après car cela va faire une semaine qu’on est là, et Ernesto est encore loin d’être prêt. A ce rythme là, on y est encore dans 2 mois, alors qu’on donne tout…

 

 

 

Le repas de famille sera la goutte d’eau qui fera déborder le vase. La famille ne prendra même pas la peine de nous saluer, ni de dire aurevoir. On rentre furieux dans notre chambre, c’est décidé, on se casse. Ils ont l’espace et tous les outils pour travailler sur Ernesto, mais on tombe trop bas. Anu passe nous voir pour nous dire que demain on ira prendre le miel des abeilles (re-wahou…), et que si jamais il pleut, ce n’est pas grave, elle a encore PLEEEIN de travail pour nous.

 

On se regarde, les 2 derniers jours, on n’a pas pu accorder plus de 2h à Ernesto. On ne va jamais y arriver comme ça. Tu vas aller le prendre toute seule ton miel, c*****se.

 

On se lance sur Airbnb, rapide et efficace, on lance une demande. Coupure de courant durant toute la nuit, merde on n’aura pas la réponse. Le lendemain matin, on file se connecter, la fille nous répond que c’est bon pour le logement et qu’elle a plein d’outil et un garage si on veut bosser. Parfait.

 

On va voir Jim et Anu. On leur dit qu’on part parce qu’on n’a pas assez de temps pour travailler sur le van. Ils nous répondent : « OK ». On fait nos affaires, on met tout dans Ernesto, et on va leur dit aurevoir. On partira de chez eux, sans que jamais une fois ils nous aient remercié de les aider dans leurs tâches. Nous étions pourtant des « Helpers ». Le HelpX est censé être un moyen de s’entraider avec comme lien, le partage. Ce n’est pas vraiment ce qu’on a ressenti…

 

La famille Polynésienne, ou la Dream Team

 

On part, et on a rarement été aussi heureux et soulagés. Incroyable… On n’en revient pas, ce passage nous a presque bousillé… Bon, on aura le temps d’en reparler. Maintenant ce qui compte, c’est finir Ernesto ! On se dit qu’on préfère payer une chambre, avoir 100% du temps sur le van, et avancer vitesse grand V.

 

On arrive chez Olivia qui vit avec sa famille dans une banlieue excentrée de Sydney, parfait pour nous car la maison est juste IMMENSE et toute neuve, avec un garage IMMENSE, et toute une panoplie d’outils. Génial ! Perceuse, visseuse, disqueuse, etc… Super, allez on s’y met !

 

 

L’électricité marche maintenant ! Oui, on est repassé au magasin et il s’avérait que c’était le boitier qui était défectueux. Oh non… On avait perdu tellement de temps à cause de ça… Bon c’est pas grave ça marche maintenant !!

 

 

On bricole, on découpe, on visse, on serre, on bricole, on bricole, on bricole… Kissa, la mère de Olivia tourne autour de ce qu’on fait. C’est elle ici qui utilise les outils, et elle aime bien ça. Elle regarde, on discute, elle nous donne de bons conseils. Super, on est trop bien ici. Leur autre fille, Brooklyn, âgée de 11 ans, est adorable. Elle essaie d’apprendre quelques mots de français pour parler avec nous.

 

 

Le soir, ils nous partagent leur repas. Vraiment trop gentils… Ils sont Polynésiens, des îles Samoa. Ils travaillent dur pour payer leur immense maison, le mari le soir, Kissa le matin, Olivia tout le temps. Ils vivent leur famille comme une équipe, toutes les décisions sont prises en commun accord, et un lien très fort les lie. On adore !

 

Ils sont un peu stressés parce qu’on est les premiers hôtes sur Airbnb. Olivia avait posté l’annonce quelques heures avant qu’on lance la demande. Ils ne savent pas si ils font bien ou pas. On leur raconte un peu les autres expériences Airbnb qu’on a eu, et on les rassure car pour le coup, ici c’est royal !

 

 

On prolongera de 2 jours pour bien finir de travailler sur Ernesto. Ca avance beaucoup plus vite ! Le câblage est en place et tout fonctionne, on finit les boxes et on les fixe au sol, on installe les battants, on commence à construire le petit coin cuisine… Ca n’arrête pas du matin au soir !

 

 

La famille voit les avancées et ça les passionne ! Le soir, ils nous offrent encore le repas. Lorsqu’on travaille, le mari nous ramène des bières pour nous encourager. On se regarde avec Nolwenn, on doit vraiment partir d’ici ??? Ils sont trop !!! On est aux antipodes de chez Jim et Anu…

 

 

Oui, tout simplement, ils confirment ce qu’on avait ressenti en Polynésie française : les Polynésiens ont dans leur culture profondément ancrées les notions de partage et de sympathie. C’est incroyable à quel point…

 

On prendra une dernière journée pour finir Ernesto, les rideaux, les draps des matelas à la machine à coudre, les petites finitions, et … ça y’est ? C’est fini ? On a fini notre van ? … Dernier essai et … Clak !! Un fusible qui saute ? Comment ça ? Pas possible, tout marchait bien. On remet un fusible, Clak ! Pareil ?? Non pas maintenant !!! On a tout installé !! On ne va pas tout défaire !!!

 

Et bien si… On démonte une partie pour voir derrière les caches ce qui se passe. On regarde, rien qui cloche. On fait l’essai, ça marche… Bizarre… On ré-installe une partie, ça marche… On ré-installe tout, CLAK !! Oh noooooooooooooooooooooooon………. Mais on ne va jamais en finir ?????

On est à bout, fatigue physique et mentale… On n’en peut plus… On ne sait pas quoi faire pour régler ce problème… Et on en a marre… On arrête un peu pour se calmer, Manu fait quelques recherches sur Internet. Il a une idée. Demain, on part acheter du câble avec une section plus grosse. On essaie direct, ça marche !! (dans le jargon, on avait « un problème de masse »)

 

Et donc… cette fois, ça y’est, c’est fini !

 

On n’arrive pas à y croire… On a monté notre Van de A à Z… Et franchement, on est assez content du résultat !! Wouah ça en jette !! La famille est impressionnée du travail qu’on a fait, et du résultat aussi ! Super ! On est trop content ! On n’en peut plus aussi…

Aménagement de Ernesto, notre van, étape par étape :

On enlève moquette et caches pour faire passer les câbles

 

 

 

 

 

 

 

x

x

 On remet la moquette, et on s’apprête à fixer les boxes

 

 

 

 

 

 

 

 

x

x

On fixe les boxes à la carrosserie et on fixe les battants

 

 

 

 

 

 

 

x

x

On fixe le socle de la table à la carrosserie, ce qui commence à donner quelque chose

 

 

 

 

 

 

 

x

x

On monte le coin cuisine à l’arrière, en installant les éléments principaux (frigo et gaz cooker)

 

 

 

 

 

 

 

 

n

x

Qui sont montés sur rails, plus pratique, et plutôt sympa !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voila, il ne reste plus qu’à aller chez Kmart acheter de la vaisselle, des ustensiles, des draps, couettes, oreillers, etc… et on sera fin prêt à prendre la route !

 

---

 

 

Ce soir là, dernier soir chez nos hôtes, c’est nous qui cuisinons, pour les remercier de leur accueil. On rigole ouvertement à table, on dirait qu’on fait partie de la famille ! D’ailleurs, le lendemain, un nouveau locataire Airbnb arrive mais il n’y aura personne à cette heure là. On se propose de rester pour accueillir la personne.

 

« Ca ne vous dérange pas ?

• Mais on fait partie de l’équipe nous aussi maintenant !! »

 

---

 

Avant de partir le lendemain, on ajoute la touche finale à Ernesto. On avait rigolé lors de nos passages réguliers dans les magasins auto, et on a finalement acheté les lettres qui lui vont bien :

 

 

---

 

Voilà, on a notre maison mobile… Ca nous aura pris 3 semaines au total. Quand même… Et quelles expériences contrastées… On aura adoré monter ce van et se lancer tête la première dans un domaine qu’on ne maîtrise absolument pas. On aura ri, pleuré, stressé, attendu, espéré, désespéré, découvert; essayé, aimé, détesté, et il nous aura fallu (ré-)apprendre à faire un montage électrique, concevoir, dessiner, faire les plans, les cotations, l’achat, le découpage, le montage des meubles, coudre avec une machine à coudre, innover, contourner, réussir.

 

Allez en route !!!

…

…

…

Au fait, on va où ?

 

---

 

Article écrit dans Ernesto, le plus beau des vans d’Australie