On quittera l’Amérique du Sud après 8 mois intenses qui nous auront énormément marqués. L’étape suivante s’inscrit logiquement : l’Amérique Centrale ! Et comme premier pays, le Panama. Nous n’avions pas prévu d’y passer initialement, par manque de connaissance sur le pays. Car c’est une surprise en arrivant de découvrir toutes les merveilles qu’il recèle, bien trop important pour la petite dizaine de jours que allons y séjourner. Il faudra choisir et bien !
Arriver au Panama : coup de stress !
L’entrée au Panama n’est pas la plus simple que nous ayons connu, et pour cause. Certains requis sont exigés, aléatoirement contrôlés, et qui peuvent être rédhibitoires pour l’entrée sur le territoire.
S’étant renseigné au préalable, nous avons plus ou moins préparé le terrain :
- Formalité n°1 : avoir 500$US par personne, prouvant les moyens de subsister durant le séjour touristique. Nous avions donc du liquide pour l’un, et les relevés de compte à date + la carte bleue pour l’autre
- Formalité n°2 : un passeport valable au moins 6 mois après la date d’entrée dans le pays : OK pour les deux, prévu avant de partir
- Formalité n°3 : avoir un billet de sortie du territoire. Chose souvent annoncée dans certains pays, comme la Colombie, mais très rarement contrôlée. Comme nous pensons traverser le pays par la route et arriver au Costa Rica par bus, nous n’avons pas de billet de sortie du territoire…
Comment faire ? Nous avons rencontré des personnes ayant fait le chemin inverse, et nous ont confirmé ce que nous envisagions : faire un faux-billet de sortie du Panama ! Plusieurs personnes ont partagé la même expérience sur internet, et cela a fonctionné à chaque fois. Bon, alors on se met sur « Paint », on prend un exemple, et on change les dates et les noms.
Super ! Sauf que l’astuce a du être repérée car lors de l’enregistrement avec la compagnie low-cost qui doit nous amener à Panama City, c’est un contrôle détaillé qui a lieu ! La dame regarde notre fausse réservation, et nous fait remarquer qu’il n’y a pas le nom de la compagnie dessus. Déjà un peu stressés à l’idée de voyager avec de faux documents, on est prit de court. On reste quelques secondes sans rien dire, puis Manu réagit comme il peut :
- Oui, mais il y a le numéro du vol : CMP161. CMP c’est la compagnie, c’est quoi déjà ? C’est pas Copa quelques chose ?
- Copa Airlines ?
- Oui, c’est ça ! (Manu n’en savait strictement rien)
- Ok… Je vais appeler »
Oh put*** ! C’est vrai, on a fait le faux sans trop réfléchir, on a juste changé les dates et les noms, mais le départ, la destination, les horaires et le numéro de vol étaient inchangés… En plus, il s’agissait d’un vol Panama City – Carthagène … Soi-disant, on reviendra en Colombie !
Elle appelle un collègue de chez Copa Airlines et lui demande les heures des vols de Panama City vers Carthagène. Elle note sur un papier les heures, puis les compare avec ceux de notre document. Et là, coup de chance, les horaires correspondent !! A 3 minutes près certes, mais cela suffit à atténuer sa méfiance et finalement nous laisse passer. On se demandait si elle n’allait pas lui demander s’il n’avait pas une réservation à notre nom tant qu’à faire !
Au sommet du stress, cela nous poursuivra jusqu’à l’immigration Panaméenne, où nous voyons les gens devant nous présenter document de réservation de sortie du territoire, les fameux 500 dollars … La dame qui nous recevra nous posera rapidement quelques questions, pour finalement nous tamponner notre passeport avec un grand sourire de bienvenue. Ouf !
Voilà, on y est ! Et, pour nous et pour tous ceux qui seront tentés de faire la même chose, travailler un peu plus votre faux document afin d’être plus tranquilles !
Panama City :
On arrive donc à la capitale, Panama City, dans un aéroport tellement petit que les bagages sortent presque directement dehors sur le parking de 30 places. Ca, c’est de l’aéroport low-cost comme on les aime ! Evidemment, pas de bus ici, et les taxis sont rois !
On arrivera à partager un taxi avec un couple d’irlandais, et direction le centre historique : le Casco Viejo. Sur la route, on passe par un grand pont au dessus du canal de Panama, et la route nous laisse apercevoir la « Skyline » de la ville : on se croirait à New York avec cette baie surplombée d’immenses gratte-ciels. On ne s’attendait pas vraiment à trouver une ville aussi moderne ici.
Le lendemain, on part visiter la ville. On commence avec notre quartier historique très bien rénové et entretenu. Normal, c’est le quartier riche de la ville, et notre auberge de Cracoucass se trouve à 50m du palais présidentiel. Malgré le travail qu’il reste à faire pour rénover et remplir toutes ces façades vides de l’intérieur, ce quartier au style toujours colonial est très agréable. Cela détonne un peu avec ses quartiers voisins, plus populaires, et moins surs le soir pour des gringos comme nous.
On part ensuite grimper sur le Cerro Ancón qui permet d’avoir une vue panoramique sur la ville. Le taxi qui nous y grimpe (oui, c’est une manière de grimper !) est très sympa, et on discute pas mal avec lui. Il nous conte que la vie ici est plutôt bien même si assez difficile pour s’en sortir. La drogue est omniprésente car le pays est au carrefour entre les producteurs sud-américains et les transporteurs passant par le canal. Lui préfère vivre modestement mais à l’écart des trafics. On l’appuie dans sa décision.
Du haut du Cerro, on profite de la vue sur le champ de gratte-ciel de Panama City, et sur le Canal de Panama dont on peut apercevoir les premières écluses.
On repart à pied vers le centre afin de rejoindre la City. Bataille un peu rude avec les machines pour prendre le métro, et on descend en plein milieu des buildings. On marche pas mal, mais finalement sans vraiment trouver ce que l’on espérait : de la vie ! Très à l’américaine, ce quartier d’affaire se parcourt en voiture, et il n’y a que peu de piéton. Du coup, cela n’aura pas le charme d’un Time Square à New York. On marchera jusqu’à la jetée d’où les tours immenses rappelleront une situation plutôt cocasse sur la ville : la plupart de ces tours sont inhabitées car les prix sont trop élevés, et d’autre part les bidonvilles s’accumulent aux abords de la ville parce qu’il n’y a pas assez de logement disponible … Cherchez l’erreur.
Le Canal de Panama :
Le jour suivant, on filera visiter le Canal de Panama. Situé à quelques kilomètres du centre ville, on peut visiter les écluses Miraflores et y voir passer des bateaux. Accompagné d’un musée plutôt bien réalisé, on apprend beaucoup de choses, et on ne peut pas échapper à une petite minute culturelle sur le sujet !
Minute culturelle :
Le Canal de Panama a été initié en 1904 par les Etats-Unis afin de relier les océans Atlantique et Pacifique. Les travaux d’excavation dureront 7 ans et 153 millions de mètres cubes seront déplacés. Le canal ouvrira ses portes le 15 août 1914.
Il relie le lac Gatún, situé à 26m au dessus du niveau de la mer, aux océans Atlantique et Pacifique par un système d’écluses. Celles-ci fonctionnent sous la force de la gravité uniquement, ce qui permet de faire passer des bateaux chargés pesant plusieurs milliers de tonnes à 26m au niveau de la mer sans énergie additionnelle. Le Canal s’étend sur 80km de long et est aujourd’hui considéré comme l’une des plus grandes merveilles d’ingénierie.
C’est entre 35 et 40 bateaux qui le traversent chaque jour et la traversée leur prend entre 8 et 10h. C’est le seul endroit au monde où le capitaine d’un navire doit laisser le commandement du bateau aux équipes du Canal. Les bateaux de transport de marchandises du monde entier sont construits aux dimensions du Canal. De nouvelles écluses, plus grandes, sont en travaux, ce qui permettra de faire passer des bateaux beaucoup plus grands et pouvant transporter plus de marchandises.
Cela fait que le Canal de Panama est un point majeur du commerce international, et beaucoup d’affaires se règlent à Panama City.
Du coup, petite séquence émotion quand même, Manu regardera ses chaussures (made in Asie Pacifique) qui lui diront : « Tu sais Manu, nous on est déjà passé par ici… ». Et oui, le monde est petit…
Le temps aussi de prendre le contrôle des écluses, Manu saura prendre les bonnes décisions, et remettre José à sa place, ce pantin de plastique n’a jamais servi à rien dans cette boite !
On profitera de voir passer quelques tankers pleins de pétrole dans les écluses avant de rentrer sous un déluge.
Le soir on termine notre organisation pour les prochaines étapes. Difficile de choisir, il aurait fallu bien 3 semaines pour tout voir. On tranche et choisit : la destination suivante sera Santa Catalina !
Santa Catalina et l’Isla Coiba :
Petit pueblo à l’extrême sud de la péninsule du Panama, côté Pacifique, Santa Catalina est encore très peu touristique (pour l’instant). Premier intérêt : le surf ! Un vrai paradis avec des vagues régulières toute l’année, pour tous les niveaux, et avec une eau à 30°. Le rêve ! Ensuite, c’est de là que l’on peut faire des excursions vers l’Isla Coiba, située à une cinquantaine de kilomètres de la côte. Cette île, et les petits îlots qui l’accompagnent, sont des lieux de nature primaire, autrement dit vierge de tout impact humain (ces lieux sont de plus en plus rare). Que ce soit sous l’eau ou sur la Terre, on peut y découvrir beaucoup d’animaux sauvages dans leur habitat naturel, et où nous les humains somment les intrus.
Après les quelques heures de bus pour y parvenir, on posera nos affaires dans l’auberge la moins chère mais surement la plus sympa de Santa Catalina. Le village est minuscule et ici on est bien fin fond du Panama.
On se renseigne sur les excursions, le classique ici est l’excursions à la journée, incluant plongée ou snorkeling et une balade sur l’île de Coiba. Pas mal mais on aimerait plus. On discute avec notre charmante hôtesse à l’auberge sur la possibilité de passer une nuit sur l’île. Elle connaît tout le monde et nous dit que à partir de 6 personnes, on peut faire un bateau et une excursion sur mesure pour un prix correct. Elle se charge de contacter les guides, et nous de remplir la bateau.
C’est donc ce à quoi nous nous attèlerons le soir même avec 2 belges de notre auberge : Juan et Francisco, tout droit sortis de la Colombie, ces 2 jeunes bien sympathiques signent directement pour nous accompagner. Super !
Le lendemain, on passera toute la journée pour trouver les 2 personnes manquantes…
Non, en fait on s’était dit qu’avec la fatigue, on se ferait une journée « pure-plage-sans-RIEN-faire » !! Pari tenu pour Nolwenn qui ne décollera pas de la chaise longue de la journée, mais perdu pour Manu, qui après avoir mis les pieds dans l’eau et vu les vagues, passera la journée entière dans l’eau avec sa planche… Une super journée, et on confirme que c’est un super spot de surf !
L’auberge nous prévient qu’ils ont trouvé les 2 personnes manquantes, et on réserve donc pour le lendemain. On opte pour le snorkeling, déjà pour le prix, et parce qu’apparemment on voit les mêmes choses…
Départ à 7h, il faut près de 2h pour rejoindre les îles de Coiba. Sur la route, beaucoup de dauphins, et même des poissons volants ! Difficile de les prendre en photo, mais c’est à n’y rien comprendre, des poissons qui volent !
On fera 2 snorkeling la matinée : juste incroyable !!! Tant par la diversité des poissons et des animaux marins, de leurs tailles et des couleurs, de la clarté de l’eau ! On en sort tout émoustillés car c’est une première pour nous sur le Pacifique et surtout après en avoir pris autant dans les yeux sous l’eau.
Après le déjeuner, on repart pour un snorkeling, mais vite abrégé. Ici, c’est l’hiver, soit la saison des pluies. Et tous les jours il pleut l’après-midi. Des fois peu, des fois beaucoup. Là c’était beaucoup. Alors on est rentré. On passera le reste de l’après-midi au camp sur l’île de Coiba.
On ira marcher un peu quand la pluie se sera calmée, et on entendra proche de là les singes hurleurs, avec leurs cris à donner des frissons. On fera également connaissance avec plusieurs iguanes, et un petit animal curieux comme un rongeur. Mais le clou du spectacle reste Tito, le crocodile qui vit là, juste derrière la cabane où l’on dort ! Vu qu’il est chez lui, il est déconseillé de s’approcher trop près, il mesure tout de même 7m de long…
Le lendemain, on part en randonnée sur l’île. Une marche de 3h avec au programme : singes à face blanche ou capucins (trop mignon !), singes hurleurs (un peu moins mignons, plus flippant), serpent (mordu, on n’aurait pas eu le temps de rejoindre le camp…), traversée de marais à crocos avec de l’eau jusqu’aux hanches avec comme consigne « Vite ! Ne restez pas dans l’eau, il y a des crocos ! ». Une expérience très vivante qui nous plonge bien dans la forêt vierge, et nous montre bien qu’ici, nous sommes bien des intrus vulnérables…
On terminera notre excursion avec un dernier snorkeling vraiment pas mal, surtout que cette fois Manu a réussi à filmer de près un requin à pointe blanche ! (vidéo prochainement)
Voilà, on conclura notre séjour avec un grand dîner avec nos amis belges à l’auberge, accompagné d’une bonne dose de Rhum Abuelo, notre grand-père préféré et typique du Panama.
Le lendemain, départ de bonne heure, on part vers Boquete, plus au nord dans les montagnes.
Boquete :
Il nous faudra la journée pour y arriver (et oui, il faut 4 bus pour rejoindre Santa Catalina et Boquete).
On s’installe et on planifie ce que l’on veut y faire. Mais finalement, on ne fera rien.
On avait dit en partant qu’on ne rentrerai en France qu’en cas d’urgence. Aïe, ce fut le cas… Il nous faudra une journée pour rejoindre San José au Costa Rica, d’où nous prendrons un vol vers Paris … Nous passerons 3 semaines en France, avec nos proches. Un peu rassurés, notre aventure reprendra le 02 juillet, au Costa Rica.
Stand-By …
Hello,
J’aime bien le canal où plein de bateaux transitent, et les crocos en mode Capitaine Crochet
bonne continuation au Costa Rica dans les couleurs !
Bises les routards. Je pense à vous !
Hey dude !
Merci pour ce message, bonne lecture pour le Costa Rica
En direct de Page, une ville pomée après le Grand Canyon… Aïe Aïe Aïe !
Envoie nous de tes news … pour connaître les next step des aventures de Fanny !!!
Bises
Étrange pays dont je ne connaissais pratiquement rien à part le canal bien sur.
Merci de nous le faire découvrir. La suite, la suite….
C’est un pays à découvrir, au potentiel fou ! Bises
Enfin, je me mets à jour…pas simple de trouver du temps pendant les vacances en Bolivie (quel pays extraordinaire d’ailleurs). Panama, en effet, je ne connaissais pas. La ville n’a pas l’air de faire rêver, mais après tout, rien de surprenant. Par contre, bien casse-couille les formalités d’entrées…Trop abusé. Merci pour les infos si jamais un jour on y va (pas au programme à ce jour). La suite est bien plus sympa avec le requin, les crocros, les baignades, le surf et les paysages.
Merde alors pour votre retour en France…j’espère que votre urgence n’était pas trop grave et ravi que votre aventure se poursuive : je suis un de vos plus grands fans!
Salut Nico !
On se demandait où était passé notre follower number 1 😉
On ira voir les news de la Bolivie, nous avions aimé aussi.
Le Panama, c’est vraiment un potentiel fou.
Nous sommes à nouveau sur les routes depuis 2-3 semaines, entre Costa Rica et maintenant les Etats-Unis, que la Terre est belle !
Bises à vous 2, bonnes vacances