Et bien voilà, nous voici à Beaconsfield, ville de 1 000 habitants dans la « Tamar Valley », réputée pour ses vignobles et ses beaux paysages le long de la Tamar river. C’est le moment pour nous de se lancer dans le « Fruit Picking » !
6H45 tapante, nous arrivons à Mountain View Cherry Farm, qui, comme son nom l’indique, est une ferme produisant des cerises, perchée sur une colline, avec une vue sur la vallée. On se sent AU TAQUET.
En temps normal, le fruit picking est payé au rendement (au « bucket », les petits paniers accrochés avec un harnais sur notre dos, supportant environ 10kg de cerises), mais ici, c’est à l’heure, donc pour un début dans le fruit picking, c’est un bon plan !
Peter et son fils Daniel, les co-propriétaires de la ferme, sont déjà là, comme les 4 autres « pickers ». Que des tasmans ! Super ! C’est bon signe, et ça va peut-être nous permettre de partager un peu le quotidien de locaux ?
On file tous dans le champ, Peter nous explique rapidement ce qu’on doit faire et nous voilà à nous lancer dans l’aventure « fruit picking » pour de vrai …
On observe un peu les autres pickers, on tente de trouver les meilleures méthodes et les bonnes cerises. Des discussions intéressantes sur la manière de cueillir la cerise (tu pinces ? tu tournes le « stick » (queue) ? Tu as mis combien de temps à remplir ton bucket ?)…
A la pause, on ne comprend strictement rien à leurs discussions, quel accent ces tasmans !!!
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On reprend, écoutant leurs discussions avec de la musique, bref, c’est pas mal au final le fruit picking, dans cette atmosphère, par ce beau temps, à l’ombre des cerisiers ! On termine vers 12h, Peter nous donne RDV demain 7H, c’est fini. On a passé la première journée..!
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Et maintenant, on va où ? On passera l’après-midi à Beauty Point, au bord de la rivière qui se jette dans la mer, sous un beau soleil. Contents de se remettre à bosser, même si c’est bien loin de nos domaines habituels !
On trouvera un camping gratuit, dédié aux « self contained », mais où les vans et tentes sont tolérées, à 10min de la ferme, à Beaconsfield. Pas mal !
Le lendemain, on se remet à la cueillette, à un bon rythme, avec la radio local alias Chili FM, the radio of the hottest hits. Ambiance agréable, il fait bon, les pauses font 30min, toutes les 2h environ. On est pas mal ! On arrive à discuter un peu plus avec les tasmans, bien sympas, bien « locaux ».
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Vous faites quoi en-dehors du travail ? FISHING & DRINKING ! OK, là, on a trouvé les 2 hobbies du tasman. Et il est vrai qu’il y a des pêcheurs et des « bottle shop » (magasin où il est possible d’acheter de l’alcool de la bière au rhum car il n’est pas possible d’en acheter ailleurs en Australie) à tous les coins de rue en Tasmanie ! Manu se promet d’acheter une canne à pêche et se lancer dans une nouvelle aventure.
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On fera une après-midi sur le thème du grading, soit le tri de cerises : nous voilà 4 personnes assis face à un tapis roulant, où des cerises défilent. Objectif : jeter les cerises pourries et mettre de côté les cerises légèrement abimées, revendues un peu moins cher. Ralala, après 2h de grading, on se sent groggy, un peu soûl avec ce tapis roulant qui défile devant nos yeux ! Pfffff… Mais Chili FM est toujours là, et les tasmans sont sympas. Donc tout va bien !
Le lendemain, tout se passe bien, Peter nous propose de garer notre van chez lui, il a un frigo et des toilettes pour nous, et nous avons la douche solaire (avec cabine s’il vous plaît). Super ! C’est toujours mieux que de vivre « nomade » pour 1 mois ! C’est la 1ère fois qu’on utilise une « douche solaire », et nous voilà agréablement surpris : l’eau chauffe rapidement dans sa poche, la pression n’est pas mal, et avec la cabine, c’est plutôt confortable !
4 français débarquent en renfort, attention on double presque les effectifs ! Gauthier & Clara voyage avec Jo, à 2 voitures et Virginie a débarqué avec son sac à dos. C’est le début ou la fin du voyage australien selon certains.
A la pause, Paul, un local, nous parle encore de la pêche et … nous offre du calamar ! Oui ! Pêché de la veille, prêt à être cuisiné. Quelle gentillesse ! Bon, là, c’est sûr, il faut qu’on s’y mette. Manu est sur-motivé.
A la fin de la matinée, on s’installe pour de bon chez Peter. Il ne sait pas trop quoi faire pour Virginie, sans véhicule. Virginie, c’est un petit oiseau perdu, avec sa petite tente, sans matelas et sans savoir trop quoi faire. On la prend sous notre aile, en lui proposant de partager la douche solaire, et validant avec Peter le fait qu’on l’aide à s’approvisionner en nourriture.
On est pas mal, au final !
C’est le moment de faire nos français : en arrivant, Peter nous annonçait que nous serions payé un peu moins, le temps de se faire la main. C’est la 3ème journée, il est temps de réclamer le salaire annoncé, soit 21$ / heure. Quelques discussions et c’est validé ! Pour notre plus grand plaisir, car on se sent vraiment bien ici !
Les jours suivants seront rythmés par des grosses matinées de cueillette de cerises (après 13-14h, il fait trop chaud pour les tasmans !!), et du tri de cerises 1 fois tous les 3 jours. En moyenne, nous travaillons 7h par jour, 7 jours sur 7. Ca n’est pas beaucoup pour nous, mais c’est déjà pas mal et c’est une ambiance de travail vraiment agréable, alors on prend !
C’est le moment de se plonger dans la vie locale, alias Fishing & Drinking. OK, c’est maintenant ou jamais, on se lance dans l’aventure FISHING !
On achète cette canne à pêche et Manu se lance, sur-motivé. Evidemment, la 1ère tentative fait chou blanc, n’ayant que du pain de mie, on regarde les poissons passer à côté en affichant clairement leur désintérêt. Ils sont habitués à bien mieux !
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On demande conseil aux locaux, et là, on rit : « AJ » pêche avec… du poulet ! Oui, oui. Moins cher que les appâts, et tout aussi efficace apparemment… OK, on tente donc avec du poulet 1er prix. On retourne sur notre ponton, avec les 4 frenchy. On attend, on attend, mais il ne se passe rien… Jo propose de prendre le relai et là, paf, il choppe un petit poisson !!! Autant dire que Manu est un peu vert…
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Surtout que tous les jours, les locaux nous demandent « alors ? »…
On ira une autre fois et là, BINGO ! Manu attrapera un (tout petit) poisson. Ca y est la machine est lancée !
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Que faire à Noël ? Fishing & Drinking
On travaille le 24 décembre, mais pas le 25… On décidera de se faire un repas amélioré entre frenchy au bord de l’eau autour du barbecue. On fera une chorale sur le thème du Petit Papa Noël en appelant nos familles respectives. L’opération « Drinking » est donc réussie.
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Le 25 décembre, on se retrouve sur le thème du… « Fishing ». 100% tasman ! Gauthier & Jo, alias « les démerdes », dégotent un fil de pêche, on leur file un hameçon et hop, ils filent tous les 3 ! 5 minutes plus tard, Gauthier & Jo attrapent un vrai beau poisson, un « parrot » (perroquet), comestible. Sérieusement ?! Manu fulmine !
5 minutes plus tard, lui aussi pêchent un « parrot ». Ouf !
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Oui, sauf que…
On n’a jamais vidé un poisson…
C’est pour qui ?
C’est pour les femmes, bravo !
On se débrouille comme on peut, sans faire trop de dégâts.
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Allez, il faut viser haut, Manu tente de pêcher du plus gros, avec la tête du perroquet en appât. Bingo ! Il attrape un cabillaud (« Cod »). C’est la consécration 😉
On se fera un bon barbecue tous ensemble le lendemain.
Merci les copains !
Les jours suivants seront rythmés par le picking, le grading et le fishing… Le trio frenchy nous a quitté (Jo, Gauthier & Clara). Il fait bien chaud, c’est vraiment sympa !
Le 30 décembre, après le grading, Peter & Daniel nous annoncent comme ça « bon, voilà, la saison est finie, vous pouvez partir chercher du travail ailleurs, il y a quelques fermes aux alentours ». – « ….????!!!!! »
On tombe sur le xxx… On pensait qu’il restait au moins 10 jours ! Et c’est un peu brut de décoffrage… Euh… OK. Nous voilà tous les 3 un peu sous le choc, sympa le réveillon du 31 !
On dîne ensemble, un peu groggy…
Le lendemain matin, on croise Peter, qui nous propose d’aller picker 3h tous les 3. OK, super ! C’est déjà ça de pris ! Un peu de musique, de la chaleur et le quad pour nous, c’est pas mal.
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On discute un peu avec Peter quand il passe avec de l’eau récupérer les buckets plein, et on comprend qu’il y aurait peut-être 2-3 jours encore, selon les arbres restants. On sera les 1ers sur la liste à picker si c’est le cas. Bonne nouvelle, ça nous laisse le temps de nous organiser pour trouver une autre ferme !
Ernesto s’habille un peu plus
En plein soleil, on décide d’habiller Ernesto d’un « shade », une bâche tendue nous permettant d’avoir un peu d’ombre… Sauf que tout prêt, cela coûte plus de 200$! Cra-cra-cracoucass : on réfléchit à quelques idées et en 30 minutes, on a tout acheté et tout monté, pour 80$, c’est parfait ! Manu n’en peut plus : « C’est énorme!!! »
Un réveillon 100% tasman
C’est quand même le réveillon, on ne se laisse pas abattre, on change juste les plans (on voulait aller à Hobart, à 3h, la plus grande ville de l’île), en penchant pour faire le réveillon local : camping, fishing & drinking. On embarque Virginie, dans la même galère que nous. On file à Garden Island encore, pensant voir un feu d’artifice, mais finalement, il n’y en a pas cette année… Pas grave, on mange super bien, avec un joli coucher de soleil, c’est pas mal !
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En revenant le 1er, Peter nous annonce qu’on pickera ensemble les 2 jours suivants. Ensuite c’est fini. OK, c’est déjà ça !
Le 2, on fera le tour des fermes aux alentours (peu !), pour voir s’ils cherchent du monde. Mais ceux que nous rencontrons n’ont pas besoin de pickers. Chou blanc ! On rentre en milieu de matinée, un peu groggy. On croise à nouveau Peter qui nous propose d’aller picker 6h tous les 3, avec le quad et la bass bien sûr. OK super, c’est parti !
On pickera comme prévu avec Peter et Daniel un dernier jour, 2h de tri et c’est fini !
Le soir, Nolwenn lance l’opération EMAIL ! Oui, on a toujours le plan des blueberry (myrtilles) vers Bay of Fire, mais c’est dans 2 semaines. Alors, en attendant, on envoie des missiles « 2 cherry pickers available to start ASAP »… Et les 2 jours suivants, on reçoit 4 réponses positives. Super! L’embarras du choix !!! On penche pour Somercotes, une ferme qui semble bien rapporter et la plus proche de nous. On commence le lendemain du dernier jour chez Mountain View : Parfait.
On démonte la douche solaire, une dernière lessive, on vérifie les heures de travail avec Peter, qui nous fait cadeau de quelques heures complémentaires, et on file à George Town pour une dernière soirée entre Fishing & Pinguins. On aura la chance de croiser AJ, un picker local qu’on avait aimé, un vrai fisherman, et Paul, avec qui Manu pêchera quelques heures. Super !
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Un peu tristes de leur dire aurevoir, on file voir les manchots bleus, qu’on apercevra rentrer dans leur nid. C’est toujours un vrai plaisir…
Voilà, il est temps de partir, après 3 semaines de « cherry picking », le cœur un peu gros il faut se l’avouer, Nolwenn aura droit à la bise de Peter (ici, on se serre la main en temps normal) et on s’envole vers de nouvelles aventures, toujours dans les cerises, dans une ferme bien plus perdue que Mountain View…
A suivre…
Article écrit l’Australian Day, un jour de repos après un marathon de tri de cerises de plusieurs jours dans la ferme Somercotes – Cherry Forever !
Content de vous voir en forme, à bien vous adapter très rapidement à des situations nouvelles, à toujours prendre le côté positif…
Bravo, bonne continuation.
Bises.
Eh oui, ce fut un très bon début pour nous
salut,
contente de vous retrouver en rentrant du ski… avec une pensée pour vous sur les pistes…. eh oui quand même…. ciel bleu, soleil et pas un chat à cette époque… génial….!!!
sinon je prendrai bien quelques cerises…. ça donne envie…!!!! mais je vais devoir patienter…..
je vois que tout va bien pour vous (à priori) car ce que l’on voit n’est que sourire!!!! profitez en bien et merci de nous faire partager tout ça….
bisous et à une prochaine….
Coucou la neige! ralalala, descendre une bonne poudreuse sur nos planches de snowboard, ca nous manque un peu, on ne va pas se le cacher…
Mais bon, en attendant, on fait une overdose de cerise, sous une chaleur agréable alors…! 😉
Ces 3 semaines furent vraiment agréables, un très bon début dans le fruit picking ! (On ne pensait pas pouvoir dire cela un jour!!!)
Merci pour cet article. Questions : les cerises étaient-elles bonnes ? Et les encornets ?
Les cerises étaient succulentes. A volonté, nous pensons avoir fait une overdose.
Le poisson frais est toujours excellent, avec une bonne recette en complément, c’est parfait!
Bonjour à vous deux,
Et bien encore une bonne expérience à mettre sur le prochain CV!!!
A vous lire cela s’est bien passé, tant mieux.
Oui les cerises elles sont bonnes?? Et Manu maintenant la pêche n’a plus de secret pour toi?
Bonne continuation
Patrick TAHITI
Eh eh ! On va reflechir à mettre en valeur cette experience de fruit picking pour les prochains CV 😉
La pêche est une religion ici, avec des multitudes de possibilité, on débute, mais on pêche, alors … On est déjà bien satisfaits !!!
Notre 2eme ferme était dans les terres (on vient de terminer) alors Manu a été privé de pêche durant presque 1 mois, on va s’y remettre bientôt!
Bonjour au Paradis
Toujours aussi bon de lire vos post / vos aventures ! Et absolument terrible l’aménagement du van !! J’aurai tellement adoré faire ça ! Bon, peut-être sans le contexte ‘particulier’ de votre HelpX ! Et des 30 ans de Nolwenn du coup ! Mais bad trip et craquages qui doivent vous paraître loin maintenant !
Sinon, Wikicamp, les free camp, les installations bbq à dispo de partout, les paysages plus sublimes les uns que les autres, les accents pas toujours faciles à comprendre dans certains coins, les kangourous et wallabies, les koalas… sans oublier les mouches en effet ! J’ai bien replongé dans l’ambiance avec vos premiers posts, merci !
Et rigolé de voir que Nolwenn et les manchots, c’est toujours aussi fou ! Après notamment 2 mois en Inde et 1 mois en Birmanie (extraordinaires ceci dit !), ça me semblait loin l’Australie, mais plus maintenant !
Bon courage pour vos taff, de Fruit Picking et autres futurs jobs ! On avait retrouvé des copines en Australie, en Visa WH aussi. Elles avaient trouvé un job de « cadre » à Sydney, mais elles avaient choisi, d’abord, de planter des fraises dans une petite structure familiale ! Elles ont adoré, même si, comme pour pas mal de ces jobs, c’est souvent un peu hard physiquement ! Profitez-bien malgré ça, même si j’en doute pas un instant avec vos caractères ! Et encore moins au vu de ce dernier post ! Et le bonjour à votre bien mérité (et bien nommé !) Ernesto donc !
Salut les globetrotteurs !
Quel plaisir de vous lire, et un tel roman ! 😉
Heureux que ces quelques lignes vous aient permis de vous replonger en Aussie, ça n’est pas désagréable comme sensation on imagine…
Où êtes-vous maintenant ? En entendant Inde, Birmanie, cela nous remet bien dans notre contexte personnel : après l’Australie, quelles seront les dernières étapes avant le retour en France..? Les idées fusent.
Ernesto se porte bien, on vient de lui remettre un plein, il est TOUT FEU TOUT FLAMME ! En Tasmanie, il a de nombreuses copines (des toyota spacia blancs, gris,…). Mais il reste (évidemment) le plus beau !
Nous en avons bientôt fini avec nos 2 mois en Tasmanie, nous rentrons sur le « mainland » à Melbourne dimanche… Affaire à suivre
Bises à vous 2
Vous vous débrouillez toujours aussi bien…Si un jour, j’ai des cerisiers dans mon jardin, je penserai à vous, promis. En tout cas, ça gère et ça enchaine les boulots, en même temps, il faut bien faire rentrer un peu d’argent…
Continuez bien.
Si un jour tu as des cerisiers et qu’un matin tu te réveilles avec des paniers remplis de cerises devant ta porte, ton cerisier vide de cerises, tu seras qui se cache derrière tout ceci. La tentation sera trop forte.
Hello ! Alors je suis fan de la douche solaire dans cet article.
Du coup est-ce que vous connaissez désormais une recette miracle pour nettoyer les taches de cerise sur un tshirt blanc ? 😉
Bises et bonne cueillette à tous les deux !
Ah! Fanny ! Non, pas de recettes miracle : nous n’avons pas ou très peu de tâches de ce type, et encore plus sur des vêtements que nous abandonnerons aux futurs propriétaires d’Ernesto très certainement, alors…
Les cerises, c’est fini ! Quel sera le prochain fruit…