Après Uyuni, on fonce direction Potosi croquer un bout d’histoire, puis La Paz, la capitale bolivienne, un vrai marché grandeur nature et enfin ses environs, entre civilisations pré-incas et trek dans les Andes. Programme chargé!
Potosi, vous connaissez ? Considérée comme l’une des plus belles villes sud américaines, elle possède une part de l’histoire de l’Europe non négligeable. Perchée à plus de 4070m, c’est la ville la plus haute au monde. Explications…
Au retour d’Uyuni, il faut quitter nos compagnons de route, les MSF et les ZéroD, en espérant les recroiser. Nous prenons un bus direction Potosi, le soir même. 22h, on débarque, bien déphasés… On trouve un petit hôtel sympa, grâce à des français croisés dans la rue. On a le temps d’entrevoir la ville, qui nous paraît très prometteuse.
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Le 1er jour sera consacré… AU REPOS ! On se remet de nos émotions, en buvant du maté, bloggant et skypant dans un café. Puis, on décide de partir découvrir les rues de cette ville classée. Quelle beauté, avec ses balcons travaillés, ses façades colorées, de style baroque. Ça monte, ça descend, on s’essouffle à arpenter les rues de la ville la plus haute au monde. Oui, nous sommes à plus de 4000m et ça se sent !
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D’où vient toute cette richesse d’antan ?
En face de nous s’élève le Cerro Rico, une montagne rouge… d’argent.
Allez, on remonte un peu dans le temps…
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En 1545, Huallpa, un indien, parla à Centauno, un espagnol, du Sumac Orcko (« la plus belle montagne » en Quechua), qui se révéla être une mine d’argent incroyable. La ville de Potosi est fondée. Les espagnols exploitèrent la mine pendant 3 siècles. Potosi était alors aussi grande que Paris avec plus de 165 000 habitants…
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En visitant la Casa de la Moneda (« Maison de la monnaie »), le plus grand edifice administratif de l’Amérique du Sud, le lendemain, nous comprenons l’importance de Potosi : l’ensemble des monnaies étaient frappées ici, et envoyées en Europe, via Lima et Buenos Aires. Plus de la moitié de la production d’argent au monde venait de Potosi. Ce flux d’argent fut une condition sine qua non … Du développement du capitalisme.
Le flux de monnaie en argent représenta 50 millions de dollars, c’est comme si on découvrait un océan de pétrole aujourd’hui. L’Espagne perdit la tête avec autant d’argent (on fit jusqu’à des WC en argent) et dilapida sa fortune, au profit des pays d’Europe du Nord, tels que la France.
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Le revers du décor fut le génocide de plus de 6 millions d’indiens quechua & aymara. Ils travaillaient 16h par jour et vivaient moins d’un an… Mais aussi de noirs issus du commerce triangulaire. Ces derniers ne pouvaient pas travailler à la mine, leur corps ne supportant pas l’altitude. Ils travaillaient dans les cultures de coca (plante aux vertus apaisantes et digestives, parfaite pour l’altitude!), pour fournir les travailleurs de la mine.
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Au XIXème siècle, les filons diminuèrent et on découvrit d’autres mines au Pérou et Mexique. Lors de l’indépendance, les boliviens mirent du temps à reprendre l’activité de la mine. Potosi déclina. Aujourd’hui encore 45 000 personnes y travailleraient, dans des conditions identiques à la période coloniale, dont les 2/3 sont mineurs… Eh oui, Les moins de 18 ans n’ont pas le droit d’y travailler, sauf s’ils sont accompagnés d’un adulte… Oui. Triste vérité. Mais l’état d’esprit des jeunes est actuellement entrain d’évoluer, avec la mise en place de cours du soir, leur permettant d’étudier.
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Ironie du sort, la Bolivie fait aujourd’hui frapper sa monnaie en Europe (notamment en France), car c’est plus économique.
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Mais Potosi, c’est aussi une ville qui vit!
Sans avoir visiter la Casa de la Moneda ou lu l’histoire de la ville, nous n’aurions pas saisi cette histoire. Ca grouille de vie, entre tous les marchés de rue, la belle plaza de Armas, où des jeunes font du breakdance, un petit homme âgé qui nous raconte que son chien est insupportable à « pisser à tous les coins de rue quand il pleut », les enfants qui forment une fanfare, s’entraînant pour le lendemain : ils défileront pour la commémoration du 23 mars 1883, jour où ils ont perdu l’accès à la mer contre le Chili.
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Voilà, une petite frayeur en oubliant mon appareil photo dans notre café QG, mais le retrouvant le lendemain matin grâce à la gentillesse des boliviens, nous voici prêts à repartir. Un petit moment avec les ZéroD retrouvés plus tard, nous reprenons la route, en direction de La Paz, la capitale.
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Arrivés à La Paz à 6h du mat’, on file vers la Plaza San Francisco à pied, où on trouve un bon petit backpacker. On se pose 10min et on file à l’ambassade de Cuba, afin d’obtenir la « carte touristique » (un visa) pour notre voyage fin avril. On traverse les rues ultra embouteillées et pleines de vie de La Paz, un premier aperçu… 1h plus tard, on ressort HEUREUX avec notre visa. Rendez-vous le 25 avril à La Havane! Excités!
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La Paz, capitale la plus haute au monde!
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Perchée entre 3200 et 4000m, entourée de monts enneigés à plus de 5000m, La Paz est une ville atypique.
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Plus de 2 millions d’habitants s’agglutinent sur le flanc des montagnes, dans des maisons de fortune en parpaing. Impressionnant. C’est aussi un centre colonial historique autour de la Plaza San Francisco, qui a son charme. Pour tout dire, on est agréablement surpris par la beauté de certaines rues.
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Mais surtout, La Paz, c’est une ville – marché : ici, aucun supermarché, difficile de marcher sur les trottoirs, TOUT s’achète dans la rue, des fruits & légumes, des poulets, du PQ, des perles, des vêtements, et encore et encore!!! La plupart des femmes sont habillées en vêtement traditionnel, jupes plissées, nattes, chapeaux et transportent toutes sur leur dos bébé, légumes ou autres bibelots. Nous n’avons pas visité de marché en particulier, mais on s’est perdu dans les rues. Ca, on a vraiment aimé!
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Le soir, la Plaza San Francisco est un lieu de vie de la ville. Il y a de nombreux spectacles de rue, et un nombre impressionnant de gens y flânant, des familles, aux jeunes couples. Nous avons eu droit à du théâtre comique et un combat de catch (oui), aux couleurs des candidats de l’élection (c’était les élections municipales).
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C’est aussi ici que nous avons fait notre resto le plus raffiné de tout le voyage, excellent! Du lama, une viande entre le boeuf et le mouton, accompagnée de vin. Les boliviens nous ont dit qu’on ne trouverait de la bonne viande de lama que dans l’altiplano (ici donc!) car c’est son lieu de vie et la viande ne s’exporte pas ou très peu dans le reste du pays (mauvaise chaîne du froid oblige). Le vin bolivien est très particulier, puisque le raison pousse à plus de 2000m d’altitude…
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Bref, La Paz, c’est une capitale atypique, un marché ouvert, de belles rencontres avec les locaux, des rues ultra embouteillées avec les klaxonnes plein gaz, et les pots d’échappements qui vont avec. Bon, la pollution, ça n’a pas été ce qu’on a préféré! Mais globalement, étonnamment, on a aimé.
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Tiwanaku, civilisation pré-inca
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À 70km de La Paz, se trouvent les ruines de la civilisation Tihuanaco, qui précédèrent les Incas dans la moitié des Andes, entre le Vème et XIIème siècle. 7 siècles quand même! Tiwanaku était la capitale de la civilisation Tihuanaco. Il n’en reste malheureusement plus grand chose, le temps et les colons espagnols ayant pillé les pierres pour construire leurs églises et édifices publics aux alentours.
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C’est ici que se trouve La Porte du Soleil, pour les fans de Tintin. Elle est belle, mais dis donc elle est sacrément petite, ils ne devaient pas être grands!!
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2h30 de bus aller, 2h30 de bus retour, on est bien CREVÉS!!
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Sorata, un bel aperçu des Andes boliviennes
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La Paz présente dans ses environs un nombre de treks très intéressants, et des ascensions de 6000m abordables pour des personnes en bonne forme physique et bien acclimatées à l’altitude. Pour le 6000m, on y pense très fort, mais la raison nous dicte de ne pas le faire, pour Nolwenn tout du moins, qui prend du temps à s’acclimater à l’altitude. Une autre fois!
Toujours en course contre la montre, nous n’avons pas le temps de faire de trek de plusieurs jours… Alors on décide tout de même d’aller se perdre dans un village des Andes boliviennes, Sorata.
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On prend un minibus pour 4h de trajet sur une route bien défoncée et sinueuse aux paysages magnifiques. Un peu de mal au départ, dans une côte, avec tout le chargement, il a fallu descendre du bus pour qu’il prenne son élan… On débarque dans l’aprem dans le village. On discute avec les 2 autres français du bus qui connaissent un hôtel sympa. On les suit ! Nous voilà installés sur une terrasse, la vallée tout autour de nous. Impressionnant. Prometteur.
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On fera un trek d’une journée en passant par un guide qui nous déposera au début d’un sentier en nous indiquant « gauche-droite-gauche »… Bon, on y va ! (Pas d’indications sur le chemin). L’idée est de rejoindre la laguna Chillata, à 4200m d’altitude.
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La randonnée se déroule bien, les paysages sont très beaux. On est HEUREUX!
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Après 2h de marche, on devrait s’approcher, mais on ne voit rien et il n’y a plus du tout de chemin, il s’arrête à un vieil abri… Manu va voir un peu plus haut, un précipice se trouve de l’autre côté de la crête… Ok, on tente vers l’est, il semble y avoir un chemin un peu plus haut…
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30min plus tard, EUREKA! Nous y voilà! La vue est très belle, un peu dommage que les nuages soient très présents et que la montagne en face de nous à quelques mètres soit un mur nébuleux!
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On mettra 4h à redescendre jusqu’au village, essayant de trouver notre chemin parmi tous les petits sentiers qui relient les maisons, slalomant entre les cultures, boeufs, ânes et demandant notre chemin aux locaux, parlant plus l’Aymara que l’espagnol…
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La petite minute footballistique
La Bolivie est aussi un pays fou de foot. Ici aussi, c’est le sport national! Preuve en est que des stades de foot poussent même dans des endroits improbables à plus de 3000m!!! D’ailleurs, la Bolivie a du se battre avec la FIFA pour que les matchs internationaux puissent se jouer chez elle, dans des stades à plus de 2500m en moyenne… Ce que la FIFA souhaiterait interdire, l’altitude altérant le physique des joueurs.
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Bien fatigués mais heureux! Au total, nous aurons marché 18,5km, monté plus de 800m et descendu environ 1630m… Bref, vraiment sport, surtout à cette altitude !
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Un petit apéro et un dîner avec les frenchy plus tard, on file se coucher car demain, on reprend la route direction le lac Titicaca, le lac le plus haut du monde, à la frontière entre la Bolivie et le Pérou!
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Article écrit la veille du trek de Santa Cruz, au Pérou
Toujours aussi sympa de vous lire…Les paysages font toujours autant rêver…Vous passez encore dans les lieux que l’on va faire bientôt. En tout cas, ça donne vraiment envie et puis vous êtes des rapides. C’est super cool d’avoir de vos nouvelles assez rapidement…
A bientôt
Salut les expats,
On vous suivra pour savoir si ça vous a plu aussi 😉
A bientôt !
Très instructif ce reportage , très enrichissant surtout! J’aime les couleurs, je vais m’en inspirer pour la déco….
On va ressortir les Tintin !!!!!
Garde-le nous de côté, qu’on le relise en France!